La première visite de Abdelouafi Laftit dans le Rif en tant que ministre de l'Intérieur n'est pas passé inaperçue. Entre main tendue et mise en garde, retour sur la rencontre avec les habitants d'Al Hoceima. Le nouveau ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit s'est déplacé lundi 10 avril à Al Hoceima sur instructions du roi Mohammed VI dans le cadre de sa toute première mission. Objectifs ? Eclaircir certains points et rappeler «l'attention particulière que le souverain a accordée à la région», indique lundi soir un communiqué du ministère de l'Intérieur. Concernant l'appel à la démilitarisation de la région, l'ancien Wali de Rabat-Salé a rappelé que depuis 1959, Al Hoceima est une région comme les autres, conformément au découpage administratif du royaume. Elle ne serait plus une zone militaire comme scandaient les manifestants. Il a aussi promis d'accélérer la mise en place du programme de développement «Al Hoceima, phare de la Méditerranée», lancé par le Roi Mohammed VI en octobre 2015. L'occasion de mettre l'accent sur la nouvelle campagne ayant concerné les autorités locales et l'administration territoriale récemment, faisant savoir que le but est de répondre aux demandes des citoyens et d'améliorer la qualité du service public, poursuit le communiqué. Le nouveau ministre de l'Intérieur a également invité le tissu associatif à jouer un rôle pour l'encadrement des revendications sociales de la population avant de souligner que l'Etat est déterminé à mobiliser tous les moyens, financiers, logistiques et humains, pour réaliser les projets annoncés et rattraper le retard enregistrés dans certains chantiers. Mise en garde Malgré cette main tendue, Abdelouafi Laftit n'a pas laissé l'occasion passer sans accuser des membres de «Mobilisation» au Rif de faire la «promotion de plusieurs slogans à caractère politique extrémiste et d'un discours de la haine à l'encontre des institutions». Une mise en garde probablement destinée à des représentants du courant séparatiste du «Mouvement du 18 septembre» basé au Pays-Bas. La région est également la scène d'une forte activité d'agents de renseignements étrangers. Devant les élus de la province d'Al Hoceima, Laftit a affirmé que «certains éléments et parties œuvrent à exploiter les mouvements de protestation qu'a connus la région dans le but d'alimenter des situations de tension sociale et politique». Article modifié le 11/04/2017 à 14h17