Le Polisario continue sa stratégie de la tension. Le Front aurait menacé les éléments de la Minurso qui se trouvent dans ce qu'il appelle ses «territoires libérés». L'ONU évite pour l'instant de commenter la nouvelle provocation. A deux semaines de l'adoption par le Conseil de sécurité d'une nouvelle résolution sur le Sahara occidental, le Polisario opte pour l'escalade. «Le Front menace de s'en prendre à l'intégrité physique de tout élément de la Minurso qui se trouverait dans ce qu'il qualifie être ses "territoires libérés"», nous confie une source. Une mesure qui pourrait mettre un terme aux rounds de surveillance effectués presque quotidiennement par les agents de la mission onusienne chargés de superviser le respect du cessez-le-feu entre l'armée marocaine et les milices du Polisario. Ce qui rendrait caduc le respect de l'accord du 26 septembre 1991. «La menace a été transmises aux responsables de l'ONU par M'Hamed Khadad, le coordinateur du mouvement séparatiste avec la Minurso», ajoute la même source. Dujarric appelle à garantir la libre circulation des agents de la Minurso Pour l'instant, les Nations Unies se gardent de jeter de l'huile sur le feu. L'organisation internationale joue la carte de la prudence, sans pour autant démentir la nouvelle. «Il y a quelques minutes, le porte-parole du secrétaire général a implicitement reconnu l'existence d'une menace visant les casques bleus opérant au Sahara. Sur un ton très diplomate, Stephan Dujarric, et en réponse à une question d'un journaliste égyptien sur ce sujet, a appelé à garantir la libre circulation des éléments de la Minurso au Sahara», explique notre interlocuteur. Cette fuite en avant de la part du Polisario intervient seulement trois jours après la décision du royaume d'accepter le retour d'une dizaine de membres de la composante civile et politique de la Minurso ayant par le passé fait l'objet d'un véto. Un geste qui s'ajoute au retrait unilatéral des FAR de la zone Guerguerate, ordonné par le roi Mohammed VI en février dernier, suite à une conversation téléphonique avec le secrétaire général Antonio Guterres. Cette nouvelle escalade du Polisario pourrait être en réaction à la teneur du rapport sur le Sahara que s'apprête à rendre public le portugais ou encore faire suite à la désignation de l'ancien président allemand, Horst Köhler, comme successeur de l'américain Christopher Ross.