Sauf surprise majeure, Christopher Ross devrait hériter d'un rôle secondaire dans la rédaction du rapport du secrétaire général de l'ONU sur le Sahara occidental. Depuis l'adoption de la résolution 2285 le 29 avril 2016, le médiateur américain n'a pas effectué la moindre tournée dans la région. Le secrétaire général de l'ONU présentera à la mi-avril son premier rapport sur le Sahara occidental. Cette année, les vedettes devraient être la Canadienne Kim Bolduc, cheffe de la Minurso, et le général chinois Wang Xiaojun, qui dirige depuis décembre dernier les Casques bleus. L'affaire Guerguerate et ses multiples impacts sur le terrain les placent en bonne position pour alimenter le texte d'Antonio Guterres de données et dates précises. Pour mémoire, Mme Bolduc avait déjà fait le point devant les Quinze sur la situation lors du briefing d'octobre dernier. Rôle secondaire pour Ross ? En revanche, le rôle de Christopher Ross dans la rédaction du rapport devrait être moins conséquent que les années précédentes. Et pour cause, depuis l'adoption de la résolution 2285 le 29 avril 2016, le médiateur américain n'a pas effectué la moindre tournée dans la région, comme il a pourtant l'habitude de le faire chaque année. Une présence physique qui bénéficiait d'une large couverture médiatique durant toutes les étapes de ses pérégrinations. Par ailleurs et contrairement au mandat du Sud-coréen Ban Ki-moon, Christopher Ross a en face de lui un nouveau secrétaire général des Nations Unies qui connaît parfaitement le dossier. Antonio Guterres, alors qu'il présidait le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), s'était rendu en septembre 2009 à Tindouf et à Rabat. C'est à l'issue de ce déplacement que le programme onusien avait préconisé de calculer ses aides destinées aux Sahraouis sur la base de 90 000 habitants dans les camps, et non plus sur environ 160 000 tel que le prétendait le Polisario. Le Maroc aborde l'échéance d'avril avec confiance Pour le royaume, malgré les changements au niveau de l'ONU et sur le terrain, il y a lieu de nourrir un optimisme et un espoir mesuré. Il serait difficile d'assister, encore une fois, aux crispations politiques de 2013 et de 2016 entre le Maroc et les Etats-Unis, respectivement sur l'élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme au Sahara et au retour sans exception de tous les agents de la mission onusienne expulsés par Rabat. Outre les avantages du retrait marocain unilatéral de la zone tampon de Guerguerate, l'Arabie saoudite, son principal allié, est en bons termes avec le nouveau locataire de la Maison blanche. En témoigne les discussions et la poignée de main, le 15 mars à Washington, entre le président Donald Trump et le deuxième prince héritier et ministre de la Défense, Mohamed Ben Salman.