Comme chaque année, le monde entier célèbre, lundi 21 mars, la journée internationale de lutte contre le racisme. Plusieurs pays ont renforcé leur système de protection des droits de l'Homme. Qu'en est-il du Maroc ? Le Monde entier célèbre, lundi 21 mars, la journée mondiale de lutte contre le racisme. Elle lance la semaine de solidarité avec les peuples en lutte contre le racisme et la discrimination raciale. Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a déclaré : «à l'occasion de cette journée internationale, j'appelle donc les Etats Membres, les organisations internationales et non gouvernementales, les médias, la société civile et tout un chacun à contribuer activement à l'Année internationale des personnes d'ascendance africaine et à unir leurs efforts pour combattre le racisme sous toutes ses formes.» Une thématique particulièrement sensible au Maroc où les personnes d'origine subsaharienne sont parmi les premières à subir différentes sortes d'injustices. Après un examen des 17e et 18e Rapports Périodiques du Maroc sur la mise en œuvre de la Convention Internationale pour l'Elimination de la Discrimination Raciale, le comité des Nations Unies pour l'Elimination de la Discrimination Raciale (CERD) a fait des recommandations au Royaume rendues publiques en Août 2010. Selon le Groupe Antiraciste de Défense et d'Accompagnement des Etrangers et Migrants (GADEM), plusieurs actions doivent être entreprises pour lutter contre la discrimination raciale au Maroc. «Un gros travail de sensibilisation est nécessaire. Il faudrait soutenir l'ouverture d'un débat national et les initiatives visant à mieux appréhender la discrimination raciale au Maroc, en y intégrant l'ensemble des composantes de la population (marocaine et étrangère), afin de limiter tout déni de la réalité. La vigilance concernant les articles de presse incitant à la discrimination devrait être accrue», explique Nadia Khrouz, chargée de programme (droit des étrangers) au Gadem. «Le code pénal marocain devrait être revu pour intégrer des sanctions contre les propos racistes», ajoute-t-elle. De plus, jusqu'à présent, «l'accès à la justice est entravé pour les étrangers en situation administrative irrégulière au Maroc qui sont régulièrement victimes de discrimination. Cela implique d'accorder une vigilance accrue au respect de la présomption d'innocence et de permettre à tous, sans discrimination, nationaux et étrangers, de bénéficier des droits de recours et de procès équitable», continue la présidente. Pour la Gadem, d'autres mesures devront être prises par les autorités marocaines pour se mettre en conformité avec les engagements internationaux pris, tel l'accès à l'enseignement fondamental pour tous les enfants sans discrimination.» Les mouvements du 20 février et les réformes annoncées par le Roi, dans son discours du 9 mars dernier, sont «une occasion de revendiquer un meilleur accès aux droits pour tous», estime Mme Khrouz. Pourquoi le 21 mars ? Nous sommes à Sharpeville, en Afrique du Sud, le 21 mars 1960, la police ouvre le feu et tue 69 personnes lors d'une manifestation pacifique contre les lois relatives aux laissez-passer imposées par l'apartheid. Indignée par à cet acte, l'Assemblée générale de l'ONU va proclamer en 1966 « La Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale ».