Le conflit du Sahara servirait-il de prétexte à certaines personnes pour tenter de se constituer refugiées? On répondrait par l'affirmative. En tout cas en Espagne, les Marocains font partie de ceux qui convoitent le plus le statut de réfugié. Mais, les autorités ibériques ne sont pas du tout dupes. Sachant que beaucoup usent d'arguments gratuits, elles n'accordent ce statut qu'à compte-goutte. Entre 2006 et 2010 quelques 858 ressortissants marocains ont tenté d'obtenir le statut de réfugié en Espagne. Ce qui les inclut dans les dix nationalités qui sollicitent le plus ce statut dans le royaume de Juan Carlos. En effet, Marocains, Colombiens, Nigérians ou encore Ivoiriens se positionnent en tête de ce classement. Toutefois, peu d'entre eux parviennent à obtenir le statut convoité de réfugié, du moins pour les Marocains. En quatre ans (2006-2009), seuls 10 d'entre eux ont pu «accéder» à ce statut et 19 autres ont bénéficié d'une protection subsidiaire alors qu'ils étaient 738 à faire une demande en ce sens. L'année dernière, ils étaient encore 120 à postuler. Actuellement, 22 jeunes Sahraouis ayant débarqué sur les îles Canaries mercredi dernier (5 janvier) exigent à leur tour d'être considérés comme des réfugiés. A noter que ces demandes d'asile augmentent à chaque fois que la situation dégénère au Sahara. Comme ce fut le cas après les évènements de Laâyoune du 8 novembre 2010. Mais la vérité est que beaucoup se servent du conflit du Sahara comme prétexte. «Il y a en qui prétendent être d'origine Sahraouie alors qu'en réalité ils ne le sont pas», constate María Jesús Vega du Haut Commissariat des Nations Unies pour les refugiés (HCR) en Espagne, interrogée par EFE. Ces fausses déclarations fréquentes ont d'ailleurs poussé les agents onusiens à ne plus faire de distinction entre Sahraouis et Marocains. Par conséquent, peu de demandes reçoivent d'avis favorable voire aucune. Comme ce fut le cas en 2006 et 2009. Sur un total de 354 demandes reçues, aucune n'a été jugée convaincante durant ces 2 années. Les conditions d'une protection internationale De nombreux immigrants illégaux qui parviennent à atteindre les côtes européennes prétendent à une protection internationale en tentant d'obtenir le statut de réfugié. Mais la Convention de Genève, sur laquelle se fonde la législation de l'UE, précise les cas dans lesquels un individu peut prétendre à ce statut. Le statut de réfugié peut être demandé par un ressortissant d'un pays tiers qui se trouve hors de son pays d'origine et qui refuse d'y retourner parce-qu'il craint d'être persécuté en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de ses opinions politiques ou de son appartenance à un certain groupe social. Les apatrides peuvent avoir accès au même statut. Mais le demandeur qui ne remplit pas les conditions nécessaires pour se voir reconnaître le statut de réfugié peut demander une protection subsidiaire. Celle-ci est accordée à la personne qui ne peut pas retourner dans son pays d'origine si elle craint d'être l'objet de torture, d'être soumise à la peine de mort ou à des traitements inhumains ou dégradants.