En marge de la COP21, Germanwatch vient de publier son indice sur le risque climatique dans le monde, lequel vient à nouveau confirmer l'exposition du Maroc, beaucoup plus importante qu'il y a 20 ans. En 2014 seulement, les décès ont dépassé la moyenne annuelle, et les pertes liés aux catastrophes ont fait plus de trois fois la moyenne annuelle de ces 20 dernières années. Le Maroc fait désormais partie des pays les plus exposés au risque climatique, selon l'indice mondial 2016 du risque climatique (CRI) fraichement publié par l'ONG allemande Germanwatch, un document qui retrace l'impact chiffré des changements climatiques en 2014 et sur la période 1995-2014 à travers le monde. Il en ressort que le Maroc est beaucoup plus victime de ces changements aujourd'hui, qu'il ne l'était il y a 20 ans. Entre 1995 et 2014 en effet, la moyenne annuelle des décès liés aux catastrophes naturelles étaient de 33,45 morts, quand les pertes moyennes annuelles étaient évaluées à 176,086 millions de dollars US, soit près de 1,8 milliards de dirhams. Cependant en 2014 uniquement, le royaume a enregistré 53 morts et perdu 708,256 millions de dollars US, soit plus de 7,1 milliard de dirhams. Avec un score de 24,83 dans le CRI, il est le 14ème pays le plus exposé en 2014, alors qu'il était 84ème au cours des 20 dernières années. Le risque le plus élevé au Maghreb L'Indice du risque climatique de Germanwatch, qui classe ainsi les pays en fonction de leur exposition aux risques liés aux changements climatiques, est déterminé sur la base des données fournies par Munich RE, l'un des plus gros ré-assureur au monde, qui disposerait des données les plus fiables et les plus complètes. La Serbie, l'Afghanistan et la Bosnie ont été les plus touchés par les catastrophes liées au réchauffement climatique l'année dernière, suivis des Philippines, du Pakistan et de la Bulgarie. Mais sur les 20 dernières années, c'est Haïti, le Honduras et la Birmanie qui ont dû essuyer les plus grandes conséquences du dérèglement du climat. Au niveau du Maghreb, le Maroc reste le plus exposé au risque. L'Algérie voisine, très touchée par le passé avec notamment un grand nombre de décès (plus de 67 morts e moyenne par an), n'a enregistré que 15 décès de ce type en 2014 et ses pertes ont été divisées par 100. La Tunisie est encore moins concernée, car si elle comptait un peu plus de 3 morts en moyenne par an entre 1995 et 2014, l'année dernière, ce pays n'a noté aucun décès et aucune perte évaluée financièrement qui soit liée au réchauffement climatique. Toutefois, Germanwatch estime que les pays en développement dans leur ensemble sont les plus vulnérables face aux mutations du système climatique de ces derniers temps. L'ONG invite tous les pays du monde, actuellement réunis à Paris à l'occasion de la COP21, à adhérer à l'accord visant à limiter le réchauffement climatique à 2°C, pour le bien de la planète.