Au lendemain de l'assaut des forces de police française sur l'appartement de Saint-Denis, la presse française et étrangère spéculent sur les informations qui ont conduit les policiers à la planque des terroristes. Des informations qui n'excluent pas une collaboration marocaine. Les services de sécurité marocains auraient fourni à leurs homologues français des renseignements qui ont pu aider la police à lancer l'assaut dans l'appartement de Saint-Denis, hier matin, indique l'agence Reuters citant une source anonyme marocaine. «Nous avons échangé des informations. Le Maroc a donné des informations ce matin en ce qui concerne les événements qui se sont déroulés ce matin» avait alors déclaré la source hier. D'un autre côté, une source policière française avait indiqué à l'agence anglaise que 4 représentants des services de sécurité marocains avaient rencontré mardi des chefs de la police française. Ce jeudi en fin d'après-midi l'information s'est précisée."Aucune information émanant de pays européens dans lequel il aurait pu transiter avant d'arriver en France ne nous a été communiqué. Ce n'est que le 16 novembre, postérieurement aux attentats de Paris, qu'un service de renseignement d'un pays hors d'Europe nous a signalé avoir eu connaissance de sa présence en Grèce", a déclaré le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve lors d'une conférence de presse. Et à noter que Le 360 révélait déjà hier en fin de matinée une participation des services de sécurité marocains en aide à leurs homologues français. Le site arabophone d'informations, Asharq Al Awsat avait indiqué pour sa part que le Maroc aurait révélé qu'Abdelhamid Abaaoud se trouvait sur le sol français. Spéculations dans la presse française Jusqu'ici, on ne sait pas si Abdelhamid Abaaoud et Salah Abdeslam se trouvaient dans l'appartement sur lequel l'assaut a été donné. Le procureur de Paris, François Molins a indiqué que les deux suspects ne faisaient pas partie des 8 personnes gardées-à-vue hier à la fin de l'opération du Raid. Mais les spéculations dans la presse française vont bon train. Le Nouvel Observateur a expliqué dans un article qu'une triple écoute de la cousine germaine d'Abdelhamid Abaaoud, Hasna Aïtboulahcen aurait mis la police sur la piste de la planque du commando. La jeune franco-marociane de 26 ans qui dirigeait une société de BTP, serait la femme qui a actionné son gilet d'explosifs. La chaîne française TF1 a diffusé le son amateur d'un riverain qui a enregistré un échange verbal supposé entre la police et Hasna Aïtboulahcen. Selon cet enregistrement, aux policiers qui lui demandaient «il est où ton copain?», la jeune kamikaze de 26 ans aurait répondu «c'est pas mon copain». Il s'en est suivi un échange de tirs nourri. La jeune femme passe un dernier appel et se fait exploser. Le procureur de Paris, François Molins s'est voulu plus prudent que la presse. Dans sa conférence hier en fin d'après-midi, il avait expliqué que les enquêteurs ont recueilli et vérifié lundi dernier, un témoignage évoquant la présence en France d'Abdelhamid Abaaoud. Des informations qui «ont été prises avec sérieux et précaution, et ont fait l'objet de nombreuses vérifications bancaires et téléphoniques», d'après François Molins. Article modifié le 19/11/2015 à 18h36