Elle a d'abord été qualifiée de kamikaze, avant de devenir une simple complice. Hasna Aït Boulahcen serait en fait une victime du terrorisme, « au même titre que les victimes du bataclan ». C'est en tous cas la thèse défendue par l'avocat de sa famille, qui a déposé une plainte contre X ce mercredi à Paris. La cousine de Abdelhamid Abaaoud, considéré comme le chef du groupe qui a commis les attentats à Paris le 13 novembre dernier a été tuée lors de l'assaut du GIGN dans un appartement à Saint-Denis. Pour l'avocat de la famille, la jeune femme aurait agi sous la menace. Maitre Fabien Ndoumou a déclaré aux médias que « Hasna Aït Boulahcen n'est ni une terroriste, ni une complice. Elle a donc le statut de victime. Elle n'a jamais joué un rôle actif dans cette affaire, elle n'a jamais eu de contact avec la Syrie. » Pour défendre cette thèse, la tâche ne sera pas aisée pour l'avocat. Comme le précise France Info ce matin, il apparaît, après enquête, qu'elle a reçu une somme d'argent pour acheter des vêtements à Abdelhamid Abaaoud. C'est également elle qui a trouvé la planque à Saint-Denis, par l'intermédiaire du logeur Jawad Bendaoud. Ajoutez à cela qu'elle a caché aux autorités sa rencontre avec son cousin, deux jours après les attentats et que c'est elle qui est allée le chercher en voiture quand il s'est caché dans un fourré, à Aubervilliers pour le conduire à Saint-Denis. Mais Me Ndoumou est sûr de lui: l'avocat estime qu'elle n'a pas eu le choix et qu'elle était sous pression. Selon lui, son cousin l'aurait menacée dans ces termes : « Si tu ne viens pas je vais tuer les membres de ta famille et les enfants de tes amis », ce qui aurait fait craquer la jeune fille. L'avocat assure même que Hasna Aït Boulahcen avait informé un ami de sa rencontre avec Abdelamid Abaaoud et Chakib Akrouh, lui demandant d'avertir la police. Selon ses proches, qui attendent toujours de pouvoir récupérer son corps pour l'inhumer, la jeune femme n'était pas radicale. Pourtant, comme l'indique le journal Le Monde ce mercredi, la jeune femme avait affiché, sur Facebook, un portrait de la compagne d'Amedy Coulibaly, auteur de la prise d'otages meurtrière de l'Hyper Cacher en janvier. Sur sa page, Hasna Aït Boulahcen avait même expliqué vouloir partir en Syrie. Cette plainte contre X déposée par l'avocat doit d'abord être acceptée par le juge antiterroriste, ce qui semble difficile. Mais pour Me Ndoumou cela importe peu: il déclarait ce matin sur iTélé qu'il y a « peu de chance pour que le juge antiterroriste décide cette plainte recevable », mais qu'il devra justifier pourquoi.