Le tout dernier rapport sur la compétitivité du World Economic Forum (WEF) vient de paraitre. Bien que le Maroc garde le même rang que l'an dernier dans le classement mondial, il est en perte de vitesse dans plusieurs domaines. Détails. Dans le rapport 2015-2016 sur la compétitivité dans le monde publié ce matin par le World Economic Forum (WEF), le Maroc perd de la vitesse. Le royaume stagne en effet au 72ème rang sur 140 pays contre 144 l'an dernier, mais régresse au niveau de son score. Cette année, il obtient 4.17/7, contre 4,21 dans le précédent rapport. La Suisse reste le pays le plus compétitif au monde, suivi de Singapour, des Etats-Unis, de l'Allemagne et des Pays-Bas. La France, elle, est logée au 23ème rang, tandis que l'Espagne est 33ème. Au niveau de la zone MENA, le Qatar est en tête, classé 14ème mondial. Les Emirats Arabes Unis lui emboitent le pas (17ème), tandis que l'Arabie Saoudite est 25ème, le Bahreïn 32ème, la Turquie 51ème, Oman 62ème, la Jordanie 64ème. Au Maghreb, le Maroc conserve son leadership, suivi de l'Algérie (87ème) et la Tunisie (92ème). Maillons faibles Cependant, la compétitivité du Maroc ces dernières années évolue quasiment en dent de scie. Après un recul de 7 places dans le rapport 2013-2014, il gagnait 5 places l'an dernier. Cette année, sa stagnation dans le classement et sa mauvaise performance chiffrée s'expliquent par sa perte de vitesse dans plusieurs facteurs déterminants. Il s'agit tout particulièrement de l'enseignement supérieur (au 106ème rang mondial avec 3,4/7) et l'efficience du marché du travail (123ème ; 3.6/7). Les auteurs du rapport saluent les réalisations de l'ONG EFE Maroc (Education pour l'emploi) qui a permis de donner des formations aux techniques de recherches d'emploi à 5 000 jeunes et placer 860 autres dans des emplois. Mais globalement, selon les auteurs, la qualité de l'éducation au Maroc reste faible (101ème mondial ; 3/7), idem pour la formation professionnelle (105ème ; 3.7/7). Et sur le marché du travail, l'utilisation efficace des talents est très peu effective (129ème ; 2.9/7). Outre cela, le WEF remarque qu'au Maroc, les entreprises investissent très peu dans la recherche et développement et la collaboration avec les Universités dans ce domaine reste faible. Ce qui ne booste pas l'innovation. Dans ce domaine, le royaume a reculé de 8 places (90ème) par rapport à l'an dernier. Le WEF a réitéré ses recommandations de l'année dernière et invite le Maroc à ne pas ménager les efforts pour améliorer ces différents aspects clés pour la productivité du pays, et donc sa compétitivité. «Nous nous concentrons sur la productivité parce que les modèles de croissance suggèrent que, dans le long terme, la productivité est le facteur le plus fondamental expliquant le niveau de prospérité d'un pays et, par conséquent, ses citoyens», expliquent les auteurs.