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La Franco-marocaine Hanane Jazouani lance sa web TV : "La Cité des veuves"
Publié dans Yabiladi le 13 - 07 - 2015

«La Cité des veuves», ainsi s'intitule la nouvelle émission web TV récemment lancée par Hanane Jazouani. Après un long silence, la journaliste (anciennement chez Yabiladi.com) et auteure franco-marocaine revient sous une nouvelle identité : Hanane JØ, une contraction de son nom d'épouse Jazouani et son nom de jeune fille Oulaïllah. Dans un entretien avec Yabiladi, elle se livre sur cette réalisation. Interview.
Yabiladi : C'est un projet très personnel vu la tragique perte de ton mari. Pourquoi avoir choisi de faire une émission web/TV?
Hanane JØ : Mon tendre mari Karim Jazouani, que Dieu ait son âme, me répétait souvent : «Internet c'est l'avenir !». Il croyait dur comme fer en le web. C'était un visionnaire. Tout ce que je sais du net aujourd'hui, c'est lui qui me l'a appris. Il était un merveilleux professeur avec des valeurs saines. Lorsque l'idée de lancer La cité des veuves m'est venue, je n'ai pas hésité à le lancer sur la toile. Sur internet, vous pouvez tout faire, parler de tous les sujets que vous voulez. Vous êtes libre. Il n'y a personne pour vous freiner. Votre créativité n'a plus de limite. En plus, c'est gratuit. C'était l'idéal pour un projet comme La cité des veuves.
Ne t'es-tu pas posé de questions sur la manière avec laquelle les gens la recevraient ?
Il est vrai qu'être veuve relève de l'intime. A force, ça devient même un sujet tabou. Certaines veuves à qui j'ai parlé ont eu l'impression d'être des pestiférées, d'être accusées de porter le mauvais œil. Dès que vous le dites à des gens en face de vous, ils sont soudainement gênés. Ils n'osent plus vous parler. A grande échelle, cette gêne fait qu'on ne s'intéresse pas de près à ces femmes et à leurs conditions de vie. On finit par les isoler. C'est un sujet qui met mal à l'aise, tout simplement car la mort est présente. La mort n'est pas un sujet vendeur et excitant. Elle est anxiogène. L'objectif de cette émission est de mettre la lumière sur ces femmes pour qu'elles racontent leur parcours de vie. Mon but n'est pas de faire pleurer dans les chaumières ou de tomber dans le misérabilisme, mais plutôt de parler de la force et de la résilience qu'elles ont développées pour se relever. Ce qu'on oublie, c'est que ces femmes, frappées certes par la mort, portent également la vie car beaucoup d'entre elles doivent élever leurs enfants.
Le premier numéro de l'émission a été diffusé en ligne en juin dernier. A quand le prochain ?
Le 1er numéro a été diffusé le 10 juin dernier, date anniversaire du décès de Karim. J'ai voulu lui rendre hommage. Je me suis promis que chacune des choses que je ferais lui sont toujours dédiées. Une manière de perpétuer sa mémoire. Le prochain numéro sera mis en ligne cette semaine.
Tu expliquais récemment à Paris-Normandie que l'émission ne tournera pas uniquement autour des témoignages, mais traitera également du «veuvage au travers des différentes religions». Comment les responsables religieux que tu as rencontrés ont-ils accueilli le projet ?
Oui, dans cette émission, je prévois des interviews avec des veuves mais aussi de décliner le sujet du veuvage féminin sous toutes ces formes. La religion en fait partie. J'ai d'ores et déjà pris contact avec un homme d'église dans la ville où je vis aujourd'hui. Je prévois d'en faire de même avec un responsable musulman et un juif. Comme La cité des veuves vient d'être lancée, il faut du temps pour rencontrer les personnes et surtout les convaincre de se laisser filmer.
Prévois-tu de déplacer l'émission au Maroc à la rencontre des veuves d'ici ?
Pour le moment, hélas, je ne peux pas me déplacer au Maroc pour rencontrer des veuves, car je suis jeune maman à plein temps. Mais je souhaiterai le faire dans le futur.
Comme dans plusieurs pays du monde, à l'instar de l'Inde ou du Gabon, les veuves marocaines connaissent des injustices intolérables et méritent qu'on s'attarde plus sur leur sort. Bon nombre d'entre elles n'ont plus rien de ce qu'elles ont construit lors de leur mariage. Beaucoup se sont faites spolier et expulser de chez elles par leur belle-famille qui considère que c'est la maison de leur fils, de leur frère ou de leur neveu. Aussi combien d'entre elles sont devenues leur esclave afin d'avoir un toit, pour elles et leurs enfants ? Plus fou encore, combien d'entre elles ont été insultées, violentées et accusées d'avoir tué leur mari ? Ou d'autres encore ont été contraintes d'épouser un homme de la famille de leur mari. La liste est encore très longue. Tandis qu'elles viennent de perdre leur mari, elles doivent en plus endurer ces humiliations effroyables et subir les troubles schizophrènes de leur entourage et de la société marocaine. Au-delà des considérations matérielles, on leur vole leur légitimité d'épouse. C'est ce qui est bien plus grave à mes yeux.
Hélas, ces actes odieux sont encouragés par le manque de lois, notamment en matière de succession, qui à mon sens, ne protègent pas assez ces femmes. L'Islam considère le mariage comme une bénédiction, une manière pour un homme et une femme de construire quelque chose à deux, de fonder un foyer et de se protéger mutuellement. Mais malheureusement quand le mari décède, la veuve devient vulnérable et une paria. Comme si on cherchait à l'enterrer vivante dans la tombe aux côtés de son mari défunt. Le sort des veuves marocaines devrait être au cœur des préoccupations du ministère de la Femme. Il faudrait réformer les textes existants pour, par exemple, qu'elles deviennent les premières héritières de leur mari.
C'est un appel au gouvernement…
Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que tout le monde va partir un jour. Tôt ou tard, les couples mariés devront aussi affronter la mort de leur conjoint. Certaines personnes seront amenés à perdre leur père et leur mère deviendra, elle aussi, veuve. Ça n'arrive pas qu'aux autres. La responsabilité du gouvernement est de mettre en place un arsenal juridique solide pour protéger ces femmes pour qu'elles élèvent leurs enfants dans la dignité. J'ai lu que le gouvernement avait mis en place, tout récemment, une aide financière pour les veuves. Elles ont le droit à 350 dirhams par mois pour chaque enfant. L'aide est plafonnée à 1050 dirhams par mois. 300 000 veuves sont concernées par cette aide. Un très beau geste qu'il faut saluer mais pour moi, il faut encore aller plus loin afin de protéger le patrimoine construit lors du mariage au profit de la veuve. La meilleure des préventions reste d'aller voir un notaire pour assurer une vie décente au conjoint survivant, en cas de décès. Mais beaucoup de couples marocains n'ont pas les moyens d'aller en consulter un.
Tu es également auteure avec notamment «A vous de voter les enfants» sortie en 2012. Pourrait-on s'attendre à un autre livre prochainement ou tu prévois de te consacrer exclusivement à l'émission ?
Pour le moment, je me dédie exclusivement à ma fille. Son avenir est ma grande priorité. La cité des veuves est le projet principal sur lequel je travaille aujourd'hui. J'ai des projets d'écriture d'un nouveau livre pour enfant. Mais pour le moment, ce n'est qu'une idée que j'espère concrétiser dans un avenir proche.
Visiter le site de Hanane JØ : https://lacitedesveuves.wordpress.com/


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