En attendant une nouvelle Légion d'honneur, Abdellatif Hammouchi se voit confier un autre service de sûreté au Maroc. La police passe désormais dans son giron. Une promotion pour Abdellatif Hammouchi. Le conseil des ministres du vendredi 15 mai a approuvé sa nomination à la tête de la Direction générale de la sûreté nationale. Il garde toujours entre ses mains les rênes de la Direction générale de la surveillance du territoire. Après une année 2014 mouvementée, c'est évidemment un succès personnel, une expression de plus de la confiance royale dont bénéficie le natif de Fès. C'est la deuxième fois sous le règne de Mohammed VI que le patron de la DGST ajoute la DGSN à ses responsabilités. En effet, au lendemain des attentats du 16 mai 2003, le général Hamidou Laânigri avait pris la place de Hafid Benhachem à la tête de la police. Hammouchi saura-t-il apporter l'ordre qui manque à la DGSN ? Une désignation qui intervient à la veille du 59ème anniversaire de la création de la police. Son prédécesseur Bouchaib Rmail n'était plus dans les petits papiers des hauts responsables. Les scandales de corruptions et d'indisciplines dans les rangs des policiers se sont multipliés ces derniers mois. Son «indulgence» à l'égard de certains cadres régionaux de la DGSN qui auraient trempé dans de sales affaires a certainement précipité sa chute. Et pourtant lorsqu'il avait succédé (le 8 février 2012) à Charki Draiss, l'homme jouissait d'un capital de confiance et d'estime auprès de ses supérieurs hiérarchiques au ministère de l'Intérieur grâce à sa longue expérience, notamment à Casablanca et à la tête de l'académie de formation des policiers à Kenitra. Hammouchi et les ONG des droits de l'Homme La nomination de Hammouchi couronne les toutes dernières réalisations accomplies par la DGST à travers son nouveau Bureau central d'investigations judiciaires, créé en mars dernier. Les éléments de la BCIJ ont réussi récemment à arrêter plusieurs trafiquants de drogues. Un champ d'action qui était réservé jusque là à la DGSN. De toute évidence, l'arrivée à la tête de la police d'un homme qui a longtemps travaillé dans l'ombre n'est pas sans soulever des réticences voire même des craintes de la part d'ONG nationales et internationales, notamment concernant le respect des droits de l'Homme dans les locaux des commissariats. Lors de la cérémonie officielle du lancement du BCIJ, et en présence du ministre de la Justice et du ministre de l'Intérieur, Abdellatif Hammouchi avait dans son allocution tenté de rassurer ces associations.