Alors que le monde arabe était confiant pour plus de démocratie au lendemain du printemps arabe, quatre ans plus tard, ce n'est plus tellement le cas. Selon une nouvelle étude qui évoque plusieurs préoccupations des jeunes, nombre d'entre ceux-ci estime que «la démocratie ne pourra jamais fonctionner dans la région». Détails La démocratie pourra-elle véritablement fonctionner dans le monde arabe ? La majorité des 200 millions de jeunes de la région répondent par la négative, révèle l'Arab Youth Survey 2015, une étude réalisée annuellement depuis 7 ans par la société de conseil Asda'a Burson en collaboration avec l'agence internationale Burson-Marsteller et le bureau de recherche américain Penn Schoen Berland. En effet, la confiance en un changement positif suscitée par le printemps arabe s'effrite au fil du temps. Alors qu'en 2012, 72% de la population arabe s'attendait à une plus grande démocratie dans la région après ces événements, cette proportion n'est que de 38% en 2015, révèle cette étude menée dans 16 pays de la région dont le Maroc. Aujourd'hui, au sein de la population des jeunes, 36% sont toujours de cet avis, tandis que 39% pensent que «la démocratie ne fonctionnera jamais dans la région», les 25% restant se disant incertains. Pour eux, l'héritage du printemps arabe compromet l'essor de la démocratie. Un bon nombre de jeunes estiment en outre que Daesh est «le plus grand obstacle» pour les gouvernements de la région, mais que ceux-ci sont à même d'y faire face. Arabie Saoudite et USA dans le top 3 des alliés du Maroc Au niveau diplomatique, 30% des jeunes sondés dans les 16 pays arabes concernés par l'étude positionnent l'Arabie Saoudite en tête des alliés de leurs pays, suivie des Etats-Unis. Pour la jeunesse marocaine interviewée à Casablanca, Fès, Rabat et Marrakech, ces deux pays figurent au moins dans le top 3 des alliés du royaume chérifien. Outre ces questions géopolitiques, les jeunes arabes sont préoccupés par le chômage assez répandu. Mais au lieu d'attendre en vain d'être embauché, ils se lancent de plus en plus dans l'entreprenariat. En effet, 39% des sondés envisagent lancer leur propre affaire au cours des cinq prochaines années. Au niveau société, les jeunes de la région estiment que «la langue arabe perd sa valeur» ces dernières années au profit de l'anglais. Ce qu'ils déplorent profondément, considérant l'arabe comme «élément central de leur identité». Au Maroc, le sujet fait actuellement l'objet d'une fronde entre associations et gouvernement, puisque les partisans de l'arabe s'opposent farouchement au renforcement de l'enseignement du français.