Il doit être remis au chef du gouvernement français dans quelques semaines, mais les échos qu'en ont faits Le Journal du dimanche inquiètent déjà. Le rapport du Haut Conseil à l'Intégration (HCI) montre que l'école française ne joue plus son rôle d'intégration. A qui la faute ? Les politiques successives de différents gouvernements et des revendications identitaires de plus en plus manifestes sont mis en cause. La France se transforme à l'école. La difficile intégration des immigrés dans la société française se note dans les salles de cours. Le repli identitaire et le rejet de certaines des valeurs républicaines de la France en sont les principales manifestations. Un constat inquiétant pour le HCI français qui tire la sonnette d'alarme avant même de remettre ses conclusions le mois prochain au Premier ministre. La situation est plus accentuée dans la région d'Ile-de-France. Dans cette région, plus des 3/4 des élèves de certains établissements sont d'origine étrangère. Surtout en Seine-Saint-Denis (57%), à Paris (41%), et au Val-de-Marne (40%). Pourtant, la France n'est pas le pays à plus forte concentration d'élèves issus de l'immigration dans ses écoles. Elle y est seulement de 18,1%, contre 22% aux Pays-Bas, 25% en Suède et 28% en Allemagne, révélait une étude menée en 2005. Selon le rapport du HCI, cité par Le Journal du dimanche, il est de plus en plus difficile pour les professeurs d'histoire-géographie d'aborder certains sujets dans ces classes. Le conflit israélo-palestinien, la Shoah, la décolonisation sont des sujets qui font couler beaucoup d'encre. Il en est de même pour les enseignants des sciences de la vie et de la Terre, dont les thèses sur l'origine de la création sont souvent rejetées. : «L'évolutionnisme est remis en cause au profit d'une action divine ou créationniste imposée par l'élève sans argumentation. Loin d'être marginales, ces contestations sont suffisamment récurrentes pour être remarquées», poursuit le rapport. En définitive, Patrick Gaubert, président du HCI recommande entre autres de «rendre l'école maternelle obligatoire» pour limiter les risques d'échec scolaire et social. Mais l'étude n'oublie pas de reconnaitre que «Les transformations économiques et la paupérisation de populations, concentrées sur des territoires repérés, que des politiques pourtant volontaristes n'ont pas sorties de la précarité, mettent l'école en difficulté dans sa visée d'intégration». Ce qui pointe du doigt la politique de perversion du système de la carte scolaire. D'autant plus que son assouplissement n'a fait qu'accentuer la ghettoïsation des élèves. La politique de la ville y trouve aussi ses limites, elle qui a conduit à ce manque de mixité sociale dans les Zones urbaines sensibles.