Al Adl wal Ihsane hausse le ton contre le Palais. Le mouvement islamiste attribue tous les problèmes que connait le Maroc à la monarchie. Même la gestion par le Palais du dossier du Sahara occidental ne satisfait guère AWI. En revanche, pour les disciples du tandem Abbadi-Arsalane, le gouvernement Benkirane est dédouané. Al Adl wal Ihsane tente de se démarquer des autres forces politiques. Les griefs de l'association, interdite mais tolérée, épargnent la politique menée par le gouvernement pour se focaliser sur la monarchie. Le communiqué, publié aujourd'hui, à l'issue des travaux tenus les 15 et 16 novembre à l'occasion de la 18ième session ordinaire du Cercle politique d'AWI en est bien la preuve. La responsabilité de l'équipe Benkirane n'est pas mentionnée D'emblée, AWI annonce la couleur. Elle «condamne» l'emprise de «l'institution monarchique sur tous les secteurs et les décisions de l'Etat», son «monopole des richesses du pays» et «ses tentatives visant à affaiblir les acteurs politiques, sociaux et économiques». Le texte a savamment évité de mentionner l'équipe de Benkirane. Et même lorsqu'il aborde des sujets qui sont normalement du ressort du gouvernement comme la «réforme de la retraite», l' «endettement», la «rigueur budgétaire», la «cherté de la vie», «la pression fiscale sur les classes moyenne et pauvre», la «mauvaise gestion des caisses publiques» ou encore «les restrictions sur les activités des associations des droits de l'Homme», le mouvement de feu cheikh Yassine pointe du doigt, uniquement, la responsabilité du «régime» ou du «Makhzen». Le dossier du Sahara n'échappe pas aux critiques Le Cercle politique de la Jamaâ «enregistre la confusion évidente dans l'approche du dossier du Sahara», mais sans donner davantage de détails. Néanmoins, il s'agit là d'un fait nouveau qui s'inscrit dans la longue liste des critiques adressées au Palais. Il faut rappeler qu'Al Adl wal Ihsane s'est toujours prononcé en faveur de la marocanité de la province. Le ton très critique du communiqué de la Jamaâ n'est pas fortuit. Il lui permet ainsi de se placer au-dessus de la mêlée en tant que première force d'opposition non pas au gouvernement mais à la monarchie. On pourrait également y voir un message directement destiné au Palais pour qu'il révise sa position vis-à-vis des «adlistes» et pourquoi pas nouer le dialogue ?