Suite à la mesure de facilitation d'acquisition de la nationalité française pour les vieux immigrés (Chibanis) votée mercredi 10 septembre au Parlement français, Omar Samaoli réagit pour rappeller quelques priorités. Pour le gérontologue, spécialiste des immigrés agés, cette population ne demande pas de changer de nationalité au crépuscule de leur vie, mais d'avoir des droits qui prennent en compte leur situation délicate. Ce qui est ingénieux et depuis très longtemps dans toute offre d'amélioration des conditions de vie des vieux immigrés, c'est que nous nous épuisons chaque fois à dénoncer les complications et les restrictions qu'elles contiennent, au lieu de pouvoir nous en réjouir parce qu'elles vont dans le bon sens ou parce qu'elles apportent de vraies réponses. Rien de spécial à l'horizon depuis le rapport Bachelay-Jacquat. Ce rapport a été normalement suivi par une feuille de route que l'ancien premier ministre avait publiée avant son départ. Elle est restée sans suite et de toute façon ce qu'elle comportait était à l'ouest des attentes. Aucune nouvelle sur le titre de séjour permanent pour ceux qui peuvent y prétendre de plein droit et qu'on refuse d'octroyer pour des raisons que seuls les logiciels de l'administration connaissent. Aucune nouvelle aussi sur la libre circulation des personnes et des droits acquis sans contraintes et sans complications. Même la prestation mise dans le circuit depuis la loi Dalot, et que personne ne veut, n'a pu voir le jour. Les PRIPI (Programmes régionaux d'intégration des populations immigrées) seconde génération nouveau label trouvé, portent sur des thématiques autres : apprendre le français, les scolaires, les femmes (encore heureux !) et la cerise sur le gâteau, la naturalisation… Pour se donner bonne conscience Je m'interroge sur la pertinence d'une telle offre présentée comme «la solution à tous les problèmes des vieux immigrés» et qui à la vérité pose plus de questions qu'autre chose. Est-il juste de demander à des personnes de 70 ans ou plus de changer leur nationalité lorsqu'ils sont à deux doigts du grand voyage ? Est-il convenable de traiter ainsi leur nationalité d'origine comme si c'était un simple papier ? Sans compter le soupçon d'opportunisme qu'on fera déverser encore sur ces gens au motif qu'ils n'auraient pris la nationalité que par intérêt. Ce qui a été voté hier et qui aux dires de certains concernerait potentiellement 200 000 personnes n'apporte pas grand-chose et au passage il a été assorti de contraintes/conditions : Etre parents d'enfants français, avoir séjourné 25 ans sur le territoire et avoir une résidence régulière et non occasionnelle en France. Bref, rien n'a changé mais beaucoup de communication pour avoir bonne conscience. Pourtant ce dont les personnes âgées immigrées demandent (comme toute autre personne âgée du reste) c'est un logement digne de ce nom, une meilleure prise en compte socio-sanitaire et la liberté de circuler sans craintes et sans menaces sur les droits acquis. Visiter le site de l'auteur: http://www.gerontologie-migration.fr