Le 5 octobre 2013, c'est le prince Moulay Rachid qui représentait son frère, le roi Mohammed VI à la commémoration du 70ème anniversaire de la libération de l'ile de Corse de l'occupation italienne. Le 15 août 2014, c'est Abdelilah Benkirane qui a été à dépêché à Toulon, à la tête d'une petite délégation marocaine, pour une cérémonie se rapportant au débarquement en Provence lors de la Seconde guerre mondiale. La partcipation du chef du gouvernement n'a pas eu d'impact significatif sur l'impasse dans laquelle se trouvent les relations entre Rabat et Paris. Le miracle tant attendu ne s'est pas produit. La participation du chef du gouvernement à la cérémonie de commémoration du 70ème anniversaire du débarquement en Provence ne s'est pas terminée sur une réunion avec Hollande ou Manuel Valls. Concrètement, elle se résume à une accolade de circonstance entre Benkirane et le président français sur le pont du porte-avion Charles de Gaulle, suivie quelques minutes plus tard par un salut de la main très rapide, à la fin de l'allocution de François Hollande devant les délégations invitées, comme l'ont montré d'ailleurs les images diffusées par les médias officiels au Maroc. Certains organes de presse qui pariaient sur une probable relance des relations maroco-françaises à l'issue de ce déplacement sont évidemment restés sur leur faim. Un dossier qui dépasse les compétences de Benkirane La délégation marocaine conduite par Benkirane comprenait le ministre délégué à l'Administration de la défense nationale, Abdellatif Loudiyyi, et l'ambassadeur du royaume à Paris, Chakib Benmoussa. Sa composition montre que Rabat n'est pas encore disposée, du moins officiellement, à un retour à la situation qui prévalait avant l'éclatement de l'affaire Hammouchi, en février dernier. En dépit de ce statu-quo, le journal arabophone Akhbar Al Yaoum, proche de certaines sphères au PJD, affirme le contraire. Une source gouvernementale qualifiée de «haut niveau», confie au quotidien que la «visite» (alors qu'il s'agit d'une participation à une commémoration internationale) de «positive» et «fructueuse», mettent au passage en exergue «l'accueil amical» réservé par le président français à Abdelilah Benkirane et à la délégation marocaine. La même source reconnait que le caractère mémorial de l'événement a empêché la tenue de réunions entre les deux parties, permettant d'ouvrir les dossiers de tensions qui assombrissent les relations entre le Maroc et la France. Toutefois, elle a avancé que les responsables français auraient montré leur disposition à présenter des concessions pour «contenter Rabat et dissiper ses craintes en vue d'une reprise rapide des relations». A défaut de réelles avancées, ce geste de bonne volonté pourrait augurer d'un dénouement heureux dans un futur proche.