L'opération séduction du ministre marocain du Tourisme auprès des investisseurs du Golfe porte ses fruits. Quatre pays de la région se sont engagés à financer des projets à Casablanca, Rabat et Tanger. Détails. Le Koweït, l'Arabie Saoudite, le Qatar et les Emirats arabes unis volent au secours de projets touristiques marocains. Ils pourvoiront conjointement avec le Maroc à 40% du financement de projets à Casablanca, Rabat et Tanger, soit un montant total de 2 milliards d'euros ( environ 22,5 milliards de dirhams), a déclaré à Reuters le ministre marocain du Tourisme, Lahcen Haddad, en marge de l'Arabian Hotel Investment Conference (AHIC) et de l'«Arabian Travel Market», deux importants événements touristiques qui ont eu lieu à Dubaï les 4 et 5 mai. L'investissement du Fonds Wessal Capital à Casablanca revu à la baisse ? Ces événements étaient en effet, l'occasion pour Lahcen Haddad et son équipe d'attirer les investissements du Golfe dans le secteur touristique marocain en mal de financement. Le gouvernement a annoncé, en avril dernier, le financement du prolongement de la Marina de Casablanca à hauteur de 6 milliards de dirhams, par le Fonds Wessal Capital. Lequel est alimenté par le Maroc, le Koweït, l'Arabie Saoudite, le Qatar et les Emirats arabes unis. A en croire les dires du ministre, l'investissement sera revu à la baisse. A Rabat, il s'agit de développer près de Salé un projet mixte comprenant des unités résidentielles, des hôtels et des attractions culturelles telles qu'un musée et un théâtre. Le projet tangérois quant à lui sera développé dans la zone portuaire. Il vise le réaménagement des zones actuellement occupées par des usines, une caserne militaire et des installations portuaires. Les travaux devraient débuter cette année pour s'achever, à priori, d'ici 4 à 5 ans. Il faut sauver la Vision 2020 Selon M. Haddad, l'investissement se fera à part égale pour chacun des pays, y compris le Maroc, soit 400 millions d'euros. Le reste viendrait d'investisseurs privés et du financement bancaire. «L'idée est d'avoir ce véhicule où il y aura de l'argent souverain du Maroc et des quatre Etats [du Golfe]. Le tout servira de levier pour rapporter du financement d'ailleurs», a-t-il expliqué, ajoutant qu'il s'agit d'un partenariat public-privé. Le Maroc se tourne de plus en plus vers les investisseurs du Golfe pour soutenir ses projets touristiques, dont les plus importants souffrent énormément du manque de financement. Mais ceux-ci semblent limiter leurs efforts. Si l'apport du Fonds Wessal Capital est effectivement revu à la baisse dans le méga-projet de Casablanca, on pourrait craindre des retards sur ce chantier qui doit être, en principe, prêt dans sept ans. Ce qui serait clairement dommage, puisque c'est toute la Vision 2020 du ministère du Tourisme qui serait mise à mal, au moment où le plan Azur bat de l'aile.