A priori, l'armée de l'air espagnole semble plus forte que son homologue marocaine. Mais quand il s'agit d'examiner de près l'équipement dont disposent les deux forces armées, le Maroc l'emporterait de loin sur les avions espagnols basés sur les Iles Canaries. Selon des analystes militaires espagnols, ils estiment que Madrid n'a pas de quoi tenir face à Rabat en cas de conflit aérien. Explications. Le potentiel pétrolier dans les eaux situées entre le Maroc et les Canaries fait tourner les neurones en Espagne. Des analystes militaires locaux pensent que cela pourrait occasionner des conflits entre Rabat et Madrid dans un futur lointain, rapporte le site El Confidential. Même si les forages au large des côtes marocaines se sont soldés par un échec, la détermination de Repsol à forer près de cette zone, ferait peser un risque - «bien que faible» - de confrontation entre les deux royaumes voisins, en cas de découverte effective de pétrole. Et si une telle chose se produit, les experts estiment que le Maroc aura un «avantage technologique décisif» grâce à ses avions de combat F16, beaucoup plus performants que les F18 espagnols. En effet, les F16 marocains sont l'avant-dernière version de ces avions de combats. Seule la version américaine produite exclusivement pour les Emirats Arabes Unis est plus performante. Ces avions peuvent détecter, selon les experts, des appareils situés à 300 km, plus que les F-18. Leurs radars leur donnent un certain avantage sur les F18 en cas de décollage simultané. «Le F-16 dispose du radar AN/APG-68, tandis que le F18 porte l'APG-67», expliquent les analystes. De plus les signaux du F16 peuvent dénaturer ceux du F18, une capacité dont ce dernier ne dispose pas. Les missiles marocains, «particulièrement efficaces» Par ailleurs, Le Maroc s'est doté en 2012 d'AIM-9X Sidewinder, des missiles particulièrement efficaces pour les combats air-air rapprochés. Le royaume est ainsi devenu le dixième pays au monde à disposer de cette technologie. En août dernier, les autorités marocaines ont passé une nouvelle commande d'AIM-9X Block II. Ce dernier modèle est encore plus performant, car il permet au pilote de lancer un missile et choisir la cible par la suite. Par contre, les avions de combats espagnols ne peuvent pas faire le poids. Leurs missiles n'ont pas été renouvelés et seraient incapables de rivaliser avec ceux des marocains. Bien que monomoteur, le F16 l'emporterait en cas de duel Même en cas de duel, le F18 - un bimoteur - ne fait pas le poids face au F16 qui est monomoteur. Ce dernier «développe une plus grande puissance et son châssis est conçu pour résister aux tours les plus brusques (9G contre 7,2 G)», expliquent les analystes, ajoutant que la partie marocaine dispose donc d'une plus grande marge de manœuvre. Un autre aspect sur lequel le F16 marocain l'emporte sur le F18 espagnol, concerne la technologie de décharge. «Les Marocains disposent de viseurs JHMCS à quatre coques, permettant au pilote de fixer l'avion qu'il veut abattre en tournant sa tête et en regardant dans sa direction. Par contre avec le F18 espagnol, le pilote doit être positionné en face de la cible pour que le système de lancement la fixe», explique les analystes. D'après eux, l'Espagne devrait investir dans l'armement si elle veut tenir tête au Maroc en cas de conflit. Récente mise à niveau de l'aviation marocaine Il faut dire que le Maroc a beaucoup investit dans l'armement de l'air ces dernières années. Il a renouvelé sa flotte avec 24 avions F16 dont le dernier lot a été livré en juillet 2013. Un gros investissement qui a coûté 2,5 milliards de dollars à l'Etat. De plus, le royaume chérifien s'est également doté de radars et armes pour renforcer les capacités du modèle F16 «Fighting Falcon». Aussi, ses F16 Bloc 52+ disposent de l'actuelle technologie des F16 de l'armée de l'air américaine. En outre, Rabat vient d'acquérir d'un système d'entrainement pour ses pilotes de F16 qui sera prochainement livré par l'entreprise américaine Cubic Defense Systems. Il est vrai que les gros investissements marocains sont assimilés à une course à l'armement que se livre le royaume face à son voisin algérien. Mais apparemment, il n'y pas qu'à l'est qu'on scrute les achats d'armes du Maroc.