La participation de soldats marocains aux exercices militaires aux côtés des Etats du Golfe ne serait qu'une question de temps. La demande a déjà été faite par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Le recours aux troupes des FAR s'inscrit dans la politique de sécurisation de la région non pas contre les menaces extérieures mais contre celles émanant de l'Intérieur. Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) est en train d'examiner un élargissement de ses forces militaires. Le Maroc pourrait rejoindre officiellement l'alliance des six Etats de la région. Comme en 2011, lorsque le CCG a invité le royaume à intégrer les structures du Conseil, c'est l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis qui sont à l'origine de ce projet. C'est d'ailleurs à Abu Dhabi, à l'occasion de la tenue, fin mars, des dernières manœuvres militaires, «Zayed1» que Ryad a sollicité l'expertise marocaine, au même titre que la jordanienne, dans ce domaine, indique un média émirati. En revanche, l'Egypte est dans l'antichambre. Ses mauvaises relations avec le Qatar seraient à l'origine de cette mise à l'écart temporaire. L'objectif : sécuriser les Etats du CGG contre la menace intérieure L'intégration du Maroc se fera, ajoute la même source, par le biais d'une participation des FAR aux exercices annuels des Etats du Golfe. Une étape qui pourrait se conclure par rejoindre le commandement commun des forces du CCG, composé de 100 mille soldats, décidé lors du sommet de décembre des six monarchies. En appelant Rabat, Amman et plus tard le Caire, l'Arabie saoudite souhaite une implication directe de ces trois pays dans la sécurisation des Etats du Golfe non pas contre les menaces extérieures mais contre celles émanant de l'intérieur. Le cas des émeutes du Bahreïn en 2011, en plein «Printemps arabe», est à ce titre, très éloquent. C'est en effet, grâce à l'intervention de forces saoudiennes, émiraties et jordanienne que la famille des Al Khalifa (sunnite), qui règne à Manama, a pu conserver son trône et mettre un terme à la révolte de l'opposition chiite, soutenue par l'Iran. Officialiser une coopération qui remonte à plusieurs années L'initiative saoudienne ne fait qu'officialiser une coopération avec le Maroc, déjà existante. Des experts marocains sont présents dans la région, depuis bien des années, pour la formation des troupes de certains Etats du CCG. Aux Emirats, des membres de tous les corps des FAR assurent la protection de ce pays. C'est dire que l'invitation ne constitue pas une nouveauté. En 2011, le CCG avait invité le Maroc à rejoindre le club. Une décision à laquelle s'était opposé le Qatar. Avec le réchauffement des relations entre Rabat et Doha, une conséquence directe de l' «abdication» de l'ancien émir Hamad au profit de son fils Tamim, plus rien ne fait obstacle à une participation militaire marocaine.