Encore une fois, l'Algérie semble accorder une moindre importance à une réunion de haut niveau accueillie par le Maroc en envoyant un représentant moins qualifié. C'est sans-doute sa manière de riposter au verdict contre le Marocain qui avait arraché le drapeau du consulat algérien de Casablanca. A l'occasion de la 31ième session du conseil des ministres arabes de l'Intérieur, qui se tient les 12 et 13 mars à Marrakech, les autorités du voisin de l'Est ont décidé se faire représenter par un responsable de moindre importance. Le gouvernement algérien a en effet dépêché le titulaire du département de la Communication, Abdelkader Messahel pour cet événement. Une conséquence de l'affaire du drapeau du consulat algérien de Casablanca Le ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaiz, qui était censé prendre la parole au nom de son pays, est resté chez lui. En dépit de cette participation édulcorée, il faut bien reconnaitre qu'Alger a fait un effort en désignant un ministre, bien qu'il soit de second niveau, pour prendre part à une rencontre que le royaume abrite. Il faut en effet rappeler l'épisode de la conférence ministérielle sur la sécurité des frontières au Sahel, qui s'est tenue le 14 décembre à Rabat. L'Algérie n'y avait été représentée que par un fonctionnaire de son département des Affaires étrangères. Il s'agit sans doute d'une sorte de riposte contre le verdict prononcé le 5 décembre dernier par tribunal de première instance de Casablanca dans le cadre de l'affaire du drapeau arraché au consulat algérien. Le mis en cause, Hamid Naânaâ, avait été condamné à deux mois de prison avec sursis et une amende de 250 dirhams. Une décision qui avait été jugée inssuffisante par les Algériens. Au lendemain de cette sentence, le porte-parole du département de Ramtane Lamamra déclarait, à la presse, que son régime «décidera souverainement du niveau de sa représentation aux réunions multilatérales qui se tiendront à l'avenir dans ce pays (Maroc), compte tenu du climat tendu qui caractérise les relations algéro-marocaines à la suite de la violation inacceptable des locaux consulaires algériens à Casablanca et la profanation impardonnable de l'emblème national». Une affirmation que les autorités algériennes n'auront pas tardé à mettre en application. Le ministre mauritanien de l'Intérieur présent à Marrakech Si l'Algérie a choisi de réduire son niveau de représentation, la Mauritanie a quant à elle dépêché son ministre de l'Intérieur à la réunion de Marrakech. Mohamed Ould Ahmed Salem, se trouve, depuis hier, dans la ville ocre. L'agence officielle mauritanienne d'information indique dans une dépêche qu'il est à la tête d'une importante délégation pour participer à la 31ième session du conseil des ministres arabes de l'Intérieur. La présence de ce responsable intervient dans un contexte de brouille permanente entre Nouakchott et Rabat, aggravée par le départ du chargé d'affaire de l'ambassade mauritanienne, Mohamed Ould Lakhel, au Maroc vers le Mali. «D'ailleurs, Mohamed Ould Lakhel est encore au Maroc, il a pris part aujourd'hui à la séance d'ouverture de la réunion des ministres arabe de l'intérieur», nous confie une source à Marrakech.