La nomination de l'ancien chargé d'affaire mauritanien, Ould Lakhel, à Rabat au poste d'ambassadeur à Bamako, n'a pas laissé les autorités marocaines indifférentes. La machine diplomatique marocaine s'est mobilisée assez rapidement pour demander des explications aux responsables de Nouakchott. Une entreprise qui semble avoir réussi. Nouakchott tente de rassurer Rabat. La nomination de l'ancien chargé d'affaire en fonction à Rabat au poste d'ambassadeur au Mali a très fortement irrité les officiels marocains. Ce mécontentement, nous confie une source au département des Affaires étrangères, a été, immédiatement exprimé à leurs homologues mauritaniens. Il faut dire que l'absence d'un diplomate de haut rang dans la chancellerie de ce pays équivaut presque de facto à une «rupture» des relations. Le chef de la diplomatie reçoit l'ambassadeur marocain Il est clair que la partie marocaine ne souhaite pas voir se répéter le scenario du départ non-annoncé de l'ancien ambassadeur à Rabat, Mohamed Ould Mouaouia. Ce dernier avait quitté le Maroc il y a environ deux ans alors qu'il était en poste, sans que les autorités marocaines ne soient notifiées. C'est ce qui explique la rapidité avec laquelle la diplomatie marocaine a réagi dans cette nouvelle affaire. De leur coté, les Mauritaniens ont vite compris le message en provenance du royaume. Ainsi, dans l'après-midi du lundi 10 mars, le nouveau ministre mauritanien des Affaires étrangères, Ahmed Ould Teguedi, a reçu en urgence, l'ambassadeur du royaume, Abderrahmane Benomar. Il ne fait nul doute que la représentation diplomatique mauritanienne à Rabat, qui est en train de se vider, était au cœur des discussions entre les deux hommes. Nouakchott veut apaiser les tensions «A défaut d'une nomination d'un nouvel ambassadeur, une perspective à écarter pour le moment, la diplomatie a besoin de temps, Rabat pourrait se contenter de la désignation d'un autre chargé d'affaire à la place de Ould Lakhel qui a pris la tête de la chancellerie à Bamako au Mali», nous confie une source diplomatique marocaine. Ces entretiens attestent en tout cas que Nouakchott ne voit pas dans son intérêt un envenimement supplémentaire de ses relations avec Rabat. Celle-ci sont d'ailleurs déjà très tendues après plus de deux années de brouilles, ponctuées par des phases de tensions entre les deux pays après l'interdictions de certains vols de la RAM, la hausse des taxes de 3% sur des produits agricoles marocains, ou encore des accusations, directes et indirecte lancées par des médias locaux, sur la «responsabilité» du Maroc dans l'incident des tirs, survenu en septembre 2012, sur le cortège du général-président Mohamed Ould Abdelaziz.