En pleine campagne pour les municipales en France, chaque composante de la société s'active à sa manière pour se faire attendre. A Poissy, un groupe d'association alerte les candidats sur des questions de citoyenneté, relatives notamment à la lutte contre la discimination des binationaux et aux retraités marocains de France. «Ce qui est fait pour nous, sans nous, est fait contre nous». Cette affirmation signée Nelson Mandela est la devise d'un groupe d'associations formé par le Collectif Poissy 2014 et Cap Sud MRE. Ensemble, ils tentent de mobiliser la société civile en vue des élections municipales prévues à Poissy les 23 et 24 mars prochains. Leur objectif, faire entendre les revendications des binationaux auprès des différents candidats. Ils ont, à cet effet, émis auprès des candidats et partis politiques une liste de propositions et revendications, pour qu'ils les intègrent dans leurs programmes électoraux. «Echanges tangibles» entre Poissy et les capitales maghrébines Sur les plans stratégique, économique, culturel et sportif, le groupe d'associations proposent la mise en place des échanges tangibles entre Poissy et les capitales du Maghreb et Africaines. D'après le collectif, la France devrait pouvoir profiter de la «richesse» que représentent ses binationaux de par leur double culture. Ceux-ci, estime-t-il, pourraient servir de pont afin d'étendre le savoir-faire des entreprises françaises présentes dans les nations d'origine, et dont les parts de marché décroissent au profit des pays dits «émergents». Sur le plan social, le Collectif Poissy 2014 et Cap Sud MRE suggèrent aux candidats aux municipales, à prendre des mesures pour lutter efficacement contre toutes formes de discrimination, les plus fréquentes étant celle l'accès aux logements des binationaux «que l'on souligne par Français ''d'origine''» et celle liée à la stigmatisation envers les Français de confession musulmane. «Nos actions sont anti-communautaires, et nous ne voulons même pas nous inscrire dans une logique communautaire. Cependant, il s'agit de fléaux qui mine notre société», explique à Yabiladi Salem Fkire, président de Cap Sud MRE. Egalité de traitement entre retraités marocains en France et retraités français au Maroc Les points culminants des revendications du groupe d'association concernent la vieille question liée aux retraités étrangers de France. Ils appellent les politiques à œuvrer auprès du gouvernement pour étendre aux retraités étrangers de France, la disposition prise le 6 janvier 2014. Ce qui leur permettra d'être affiliés, au même titre que les retraités français de l'étranger résidant hors UE, au nouveau Centre National des Retraités Français de l'Etranger (CNAREFE). Ce système leur donnera le droit d'obtenir gratuitement les soins de santé dans leur pays de résidence. Le groupe d'association plaide également pour le cas particulier des retraités marocains de France. Il appelle les politiques à faire le nécessaire pour que l'article 17 de la convention bilatérale sur la double imposition signée à paris le 29 mai 1970 et modifiée le 18 décembre 1990, soit applicable à ces hommes qui ont servi les intérêts de l'hexagone pendant des décennies. Il faudrait, estime le collectif, que ces retraités marocains «bénéficient des mêmes accords fiscaux, bancaires et régimes sociaux que les Français qui ont décidé de résider au Maroc». A ce propos, le groupe a récemment rencontré le ministre de l'économie sociale Benoit Hamon. Le cas des retraités marocains, «lui tenait à cœur», souligne à Yabiladi Salem Fkire, président de Cap Sud MRE. «Plus de 500 000 Marocains ayant leur carte de séjour en France et qui ne peuvent pas finir leurs jours tranquillement dans le pays d'origine, comme c'est le cas pour les retraités français résidant au Maroc. Ce n'est pas correct», déplore-t-il. Le groupe d'associations reçoit peu à peu, un soutien de la part des candidats à Poissy. «Nous avons signé cet après-midi avec Krémo Allaouichiche (candidat centriste, ndlr)», confie M. Fkire. D'autres rencontres avec des politiques sont prévues, notamment avec le candidat UMP à Poissy, Karl Olive. D'après M. Fkire, celui-ci devrait, lui aussi, approuver les propositions. Le collectif Poissy 2014 et Cap Sud MRE ont émis plusieurs autres propositions, notamment concernant l'éducation. En amont, il a mené une campagne de sensibilisation au vote auprès des citoyens, qui a permis d'obtenir plus de 1700 inscriptions au 31 décembre 2013. «Ce qui, au dire des élus, est une évolution plus que significative par rapport à 2012», relève-t-il. Les deux organisations considèrent la ville de Poissy comme un point de départ, qui leur permettra de généraliser leurs propositions et revendications à toute la France.