La réaction des autorités algériennes à la convocation de son ambassadeur au Maroc ne s'est pas fait trop attendre. Alger a immédiatement répliqué en convoquant l'ambassadeur marocain. Détails. La tension diplomatique entre le Maroc et l'Algérie est encore montée d'un cran. Les deux pays se livrent au jeu de la convocation des ambassadeurs. Cette fois c'est le sujet des réfugiés syriens qui est au cœur de la bataille. Rabat a donné, hier, le tempo. Et aujourd'hui, c'est au tour d'Alger de répliquer. En l'absence de Ratmane Lamamra, en déplacement en Ethiopie pour prendre part aux travaux de l'Union africaine, le représentant du royaume a été reçu, ce mercredi, par le secrétaire général, du ministère des Affaires étrangères. Ce dernier «lui a fait part du ferme rejet par le gouvernement algérien des allégations dénuées de tout fondement invoquées par la partie marocaine au sujet de prétendues expulsions par les autorités algériennes de ressortissants syriens vers le territoire marocain», a précisé Amar Belani, le porte-parole du MAE, dans une déclaration à l'APS. La même source indique que le SG a rappelé à l'ambassadeur marocain que son pays « assume pleinement ses responsabilités dans le cadre du bon-voisinage, malgré la charge importante qu'elle supporte depuis des années en raison du nombre croissant d'immigrants subsahariens refoulés par les autorités marocaines vers son territoire». Seconde convocation en l'espace de trois mois L'ambassadeur marocain à Alger commence à être un habitué du ministère algérien des Affaires étrangères. C'est la seconde fois que le diplomate marocaine, Abdellah Belkzize, est entendu de la sorte par un responsable de la diplomatie du voisin de l'Est. Et il ne faut pas aller chercher très loin sa précédente convocation. Elle remonte à novembre dernier, alors qu'il venait juste de retourner à son poste à Alger après une période de consultation de quatre jours. Les deux voisins vivaient alors une double crise diplomatique. Il y avait d'abord eu un message du président Abdelaziz Bouteflika à une réunion de syndicats africains tenue au Nigéria, dans lequel il s'était dit favorable à l'élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental. Ce denier avait alors provoqué l'ire du Maroc qui rappela son ambassadeur pour consultation. Quelques jours plus tard, c'est les autorités algériennes qui allaient être contrariées suite à l'incident du drapeau du consulat algérien de Casablanca, arraché par un Marocain lors d'une petite manifestation à l'appel d'une petite formation politique. Ces nouvelles convocations des deux ambassadeurs attestent, si besoin est, de la très mauvaise passe que traverse les relations entre les deux pays.