S'il est vrai qu'en ce qui concerne la langue anglaise le Maroc n'est pas le pays de l'Oncle Sam, la Grande Bretagne ou l'Australie, la faible maitrise de la langue de Shakespeare est bel et bien un obstacle pour son économie. Une étude d'Education First (EF) sur le niveau de compétence en anglais dans 60 pays fait ressortir les liens entre cette langue, les exportations, les investissements, et les salaires. Le royaume ainsi que bon nombre de pays arabes figurent parmi les plus mauvais élèves et doit faire des efforts pour tirer son épingle du jeu. Le constat est amer, l'anglais n'est que très faiblement maitrisé au royaume. Dans une étude publiée par l'organisme d'enseignement linguistique Education First sur le niveau de compétences en Anglais, le Maroc est classé 45ème sur les soixante pays qui ont rejoint l'indice EPI (English Proficiency Index). Le royaume figure donc parmi les plus mauvais élèves au monde, autrement dit dans la catégorie des pays où l'anglais est très faiblement maitrisé. L'étude révèle également que le Moyen-Orient et l'Afrique du nord sont les régions, parmi celles répertoriées, maîtrisant le moins cette langue. Pour établir ce classement, l'indice EF EPI analyse le niveau de compétences moyen en anglais pour les adultes sur la base de données provenant de deux tests d'anglais EF différents, auxquels se soumettent des centaines de milliers d'adultes chaque année. Et ce classement permet de mettre en exergue que les pays nordiques et scandinaves sont d'excellents élèves. Ainsi, la Suède, la Norvège et les Pays-Bas figurent dans le peloton de tête suivis de l'Estonie, du Danemark, de l'Autriche et de la Finlande. Tout le monde arabe à la traine Le Maroc qui est à la base un pays francophone se classe 3ème dans la région monde arabe. Il n'est devancé que par les Emirats Arabes Unis et logiquement par l'Egypte, pays anglophone. Le Koweït vient en quatrième position devant la Jordanie, le Qatar, la Libye, l'Algérie, l'Arabie Saoudite et l'Irak. «Les pays arabes demeurent en retrait par rapport aux autres pays du monde», selon l'EF. Si les Emirats Arabes Unis font office de référence au niveau de ces pays, ils n'arrivent qu'en 36ème position mondiale. En généralisant à toute la région MENA le Maroc est aussi devancé par l'Iran qui arrive à la 42ème position, juste devant l'Egypte. La Turquie qui est mis dans le groupe Europe par Education First est elle aussi devant le Maroc à la 41ème place. Par contre en dehors des quelques pays d'Afrique du Nord, il n'y aucun autre pays africains dans ce classement. Maitriser l'anglais pour un meilleur salaire Autre spécificité du classement, le lien entre compétences en anglais et exportations par habitant. L'EF signale que les pays où la maîtrise de l'anglais est faible ou très faible, affichent des exportations par habitant peu élevées, à l'exception de l'Arabie Saoudite, sauvée par la prépondérance du pétrole dans son économie. Selon l'EF, à partir d'une maîtrise moyenne de l'anglais, la relation entre l'amélioration du niveau de langue et l'augmentation des exportations est claire. Mieux, «un meilleur niveau d'anglais se traduit par une hausse des salaires, qui permet elle-même aux gouvernements et aux individus de disposer de plus de fonds à investir dans des formations en anglais», souligne l'étude. Elle va même jusqu'à affirmer que les meilleures compétences en anglais permettent aux individus d'accéder à des postes plus élevés et donc d'augmenter leur niveau de vie. Facilité à «faire des affaires» L'étude incite les pays en voie développement à accorder plus d'importance à l'anglais. Ce groupe dans lequel figure le Maroc essaie de «passer d'une économie fondée sur le secteur manufacturier et les ressources à un modèle accordant une part importante à l'externalisation (centres d'appels, support informatique aux entreprises de pays plus riches...) D'après l'étude, «le rapport entre le commerce de services et le niveau d'anglais est encourageant pour ces pays qui constatent que les investissements visant à améliorer le niveau d'anglais de la population ont un impact structurel profond sur leur économie». En outre, selon l'Indice de facilité à faire des affaires de la Banque mondiale de 2012, «dans les pays où l'anglais n'est pas la langue officielle, un niveau d'anglais plus élevé facilite les affaires». Cela pourrait indiquer que les pays assurant un enseignement de qualité de la langue anglaise dans leur système scolaire favorisent aussi l'état d'esprit et les compétences nécessaires pour entreprendre. Les pays qui souhaitent stimuler l'entrepreneuriat doivent noter que les compétences en anglais sont essentielles pour créer un environnement propice aux affaires. L'English Proficiency Index Publié par Education First, organisme privée spécialisé dans l'enseignement linguistique, l'EF English Proficiency Index est le premier classement des compétences en anglais. Le classement des pays de cette année est basé sur des tests effectués en 2012 par 750 000 adultes venant de 60 pays différents. L'analyse de l'évolution des tendances s'est elle basée sur les évaluations de presque cinq millions d'adultes entre 2007 et 2012.