Je suis un laïc convaincu, un homme libre dans sa pensée mais respectueux de la liberté d'autrui et de ses convictions, parce que j'ai en partage avec lui quelque chose qui peut fonder un combat commun jusqu'à un certain point. Cette conviction n'est pas une tolérance tactique, elle est le fruit d'une réalité forte. Laïc, ma religion est l'islam ! Je suis un laïc convaincu, un homme libre dans sa pensée mais respectueux de la liberté d'autrui et de ses convictions, parce que j'ai en partage avec lui quelque chose qui peut fonder un combat commun jusqu'à un certain point. Cette conviction n'est pas une tolérance tactique, elle est le fruit d'une réalité forte. Pour éviter toute confusion, je suis un musulman convaincu par la force de sa culture «cultuelle» et par sa vivacité. Je ne le suis pas parce que je suis pratiquant, un tel aspect deviendra à l'avenir socialement secondaire ; je ne le suis pas par compromis politique conjoncturel, je suis un simple citoyen pas un politique. Musulman, je le suis profondément, stratégiquement, parce que cette religion est une composante essentielle de mon identité et un paramètre incontournable sur tous les plans. Sans la prendre en compte, l'avenir n'est pas objectivement envisageable et même certainement obscur et peut-être sanglant. Mon adhésion dépasse le seul exercice du culte. Contrairement à une idée courante chez les modernistes peu avertis de notre réalité, cette religion n'est pas réductible à l'héritage historique, elle est un des fondements de la formation de ma nation, de mon territoire, de mon rapport au reste du monde. Plus que la foi personnelle mais, en même temps, grâce à elle et à son partage, c'est la puissance de l'instance religieuse, en sa qualité de quasi infrastructure, dans notre pays, dans notre histoire, qui importe, celle-ci est indépendante des croyances ou des semblants d'incroyances de chacun d'entre nous. La laïcité, dans la phase que nous traversons, ne doit pas être une reproduction mécanique de la réalité occidentale, un copier coller. J'entends camper, moi aussi, dans le champ religieux, je n'entends ne pas le laisser aux mains d'autres qui le retourneraient contre moi, contre mes velléités de citoyen libre. Ceci dit, je revendique le droit d'entretenir un autre rapport novateur au religieux : pouvoir remettre en question dans ce champ ce qui peut porter préjudice à l'expression épanouie de ma personnalité, de mon ouverture, de mon sens critique, autrement dit préserver ma liberté de pensée. Halte aux légendes et aux manipulations du religieux, halte à son intemporalité ! Ainsi, en aucun cas, je ne tournerai le dos au religieux ni ne le considérerai, par pure paresse ou par simple rejet qui revient dans les faits à une démission, comme réactionnaire. C'est trop facile, car je serai en dehors de l'Histoire. Ma laïcité passe par là : la lutte et le compromis avant les ruptures, qui passent forcément par l'intelligence de ma société. Elle ne se réduit pas à prendre un verre et à descendre en flammes les islamistes sur le petit écran. Elle réside par contre à développer une pensée critique qui fonde la mise en place de ponts avec une véritable modernité. Pour éviter toute confusion, je suis un musulman convaincu par la force de sa culture «cultuelle» et par sa vivacité. Je ne le suis pas parce que je suis pratiquant, un tel aspect deviendra à l'avenir socialement secondaire ; je ne le suis pas par compromis politique conjoncturel, je suis un simple citoyen pas un politique. Musulman, je le suis profondément, stratégiquement, parce que cette religion est une composante essentielle de mon identité et un paramètre incontournable sur tous les plans. Sans la prendre en compte, l'avenir n'est pas objectivement envisageable et même certainement obscur et peut-être sanglant. Mon adhésion dépasse le seul exercice du culte. Contrairement à une idée courante chez les modernistes peu avertis de notre réalité, cette religion n'est pas réductible à l'héritage historique, elle est un des fondements de la formation de ma nation, de mon territoire, de mon rapport au reste du monde. Un rapport novateur au religieux Plus que la foi personnelle mais, en même temps, grâce à elle et à son partage, c'est la puissance de l'instance religieuse, en sa qualité de quasi infrastructure, dans notre pays, dans notre histoire, qui importe, celle-ci est indépendante des croyances ou des semblants d'incroyances de chacun d'entre nous. La laïcité, dans la phase que nous traversons, ne doit pas être une reproduction mécanique de la réalité occidentale, un copier coller. J'entends camper, moi aussi, dans le champ religieux, je n'entends ne pas le laisser aux mains d'autres qui le retourneraient contre moi, contre mes velléités de citoyen libre. Ceci dit, je revendique le droit d'entretenir un autre rapport novateur au religieux : pouvoir remettre en question dans ce champ ce qui peut porter préjudice à l'expression épanouie de ma personnalité, de mon ouverture, de mon sens critique, autrement dit préserver ma liberté de pensée. Halte aux légendes et aux manipulations du religieux, halte à son intemporalité ! Ainsi, en aucun cas, je ne tournerai le dos au religieux ni ne le considérerai, par pure paresse ou par simple rejet qui revient dans les faits à une démission, comme réactionnaire. C'est trop facile, car je serai en dehors de l'Histoire. Ma laïcité passe par là : la lutte et le compromis avant les ruptures, qui passent forcément par l'intelligence de ma société. Elle ne se réduit pas à prendre un verre et à descendre en flammes les islamistes sur le petit écran. Elle réside par contre à développer une pensée critique qui fonde la mise en place de ponts avec une véritable modernité.