Le président de la ville de Melilia, Juan José Imbroda, ne veut pas entendre parler de comparaison entre les villes «espagnoles» de Ceuta et Melilia et Gibraltar, l'enclave britannique sur le territoire ibérique. Un nouvel imbroglio hispano-britannique s'est déclaré, notamment sur les réseaux sociaux. Les comparaisons entre les villes espagnoles de Ceuta et Melilia et le rocher britannique Gibraltar agacent à plus d'un titre Juan José Imbroda. Le président de la ville sous autorité espagnole n'a pas fait dans langue de bois sur Facebook. Il a asséné des réponses sèches à ses détracteurs, arguant que les deux villes «n'ont rien à voir avec la colonie britannique». Imbroda a indiqué que l'île britannique est toujours une «colonie» au contraire de Ceuta et Melilia. Et son argumentation est des plus comique. «Ceux qui naissent dans le Rocher n'ont jamais eu la condition de britannique parce qu'ils ne naissaient pas dans une terre anglaise, les Melilliens oui, parce que nous naissions dans un territoire espagnol», a-t-il précisé. Miguel Marin, le vice-président de la ville a, quant à lui, souligné les différences entre Ceuta et Melilia et Gibraltar sur les plans historique, politique et même juridique. Pour preuve, l'Espagne «applique la même législation à Ceuta et Melilia que dans le reste de son territoire». Alors que le Royaume-Uni… Ceuta et Melilia en échange de Gibraltar Une déclaration qui devrait faire mouche quand l'on sait les revendications récurrentes par le Maroc des villes sous autorités espagnoles. Selon Imbroda, la ville de Melilia est devenue espagnole dès 1497, bien avant que le Maroc ne devienne une nation. «Le Maroc n'avait rien fait pour inclure Ceuta et Melilia lors de la création du Comité de décolonisation par les Nations Unies», argumente-t-il. La publication du président de la ville de Melilia sur son profil Facebook sonne comme une réponse au débat né sur les réseaux sociaux concernant la possibilité de céder Ceuta et Melilla au Maroc, précisément après le conflit hispano-britannique sur la situation de Gibraltar. «La géographie n'est pas ce qui marque exclusivement les frontières, l'histoire oui. Il y a beaucoup de cas de discontinuité géographique dans le monde, mais les territoires sont devenus des unités politiques», a expliqué Imbroda en réponse à certains commentaires nés de sa publication. L'imbroglio hispano-britannique est survenu à la suite d'un conflit ayant rapport avec les intérêts des pêcheurs espagnols sur les côtes de Gibraltar. L'Espagne revendique au Royaume-Uni ce territoire de 30.000 habitants, objet d'un conflit qui date de plus de trois siècles entre les deux pays.