Avant d'acheter un produit, le citoyen marocain doit prendre des précautions au risque de consommer quelque chose de dangereux pour sa santé. A la veille du ramadan, l'Office national de sécurité alimentaire avait pourtant annoncé qu'il prendrait des mesures sévères pour lutter contre l'insécurité alimentaire pendant le mois de jeûne. Les enquêtes effectuées chaque semaine n'empêchent cependant pas les fraudeurs de récidiver. La quasi-totalité des produits de grande consommation sont concernés. Détails. Durant les deux premières semaines du ramadan, l'Office national de sécurité sanitaire et alimentaire a réalisé au total près de 26 000 visites des différents points de vente du royaume afin de détecter les infractions, rapporte L'Economiste. Et les résultats de ces missions montrent clairement que les citoyens marocains consomment, dans bien des cas, des produits impropres. Car, à en croire les données de l'Office dont ceux de la deuxième semaine ont été communiqués vendredi dernier, la quasi-totalité des produits communément consommés par les Marocains sont concernés par l'insécurité alimentaire. 600 tonnes de poissons saisies Sur les étalages nationaux en effet, 6,8 tonnes de dattes impropres à la consommation ont été saisies et ensuite détruits. Un chiffre alarmant, vu la forte consommation de ce produit pendant le mois de jeûne. Mais ce n'est pas tout. Depuis le début du ramadan, les agents de l'ONSSA ont également mis la main sur 600 tonnes de poisson dont la consommation aurait causé un désastre. Les viandes sont aussi très touchées par le phénomène. Si 32 tonnes de viandes rouges et 16 tonnes de viandes blanches ont été saisies et détruites pendant la première semaine du ramadan, l'Office s'est retrouvé avec un total de 69 tonnes de viande rouge et 26 de viandes blanches au terme de la deuxième semaine, soit 37 tonnes supplémentaires pour le premier type. Plusieurs autres produits de grande consommation sont concernés, notamment la charcuterie (1,8 tonne), les produits laitiers (2,8 tonnes), les eaux minérales, boissons et jus (618 litres), et même le miel (344 Kg). A noter que les biscuits et autres friandises n'y échappent pas. Les produits alimentaires importés également. L'ONSSA en a refoulé 448 tonnes pendant les deux premières semaines du ramadan. Des restaurants, parfois les plus huppés, loin des standards Ce manque de rigueur de la part des professionnels de l'alimentaire ne s'arrête pas dans les étalages. Les restaurants aussi ont leurs lots de «mauvaises pratiques» qui mettent en danger la santé du citoyen. «Des légumes cohabitent avec le poisson et les viandes dans des restaurants à haute facture», révèle à L'Economiste un inspecteur de l'ONSSA, soulignant le manque d'hygiène du personnel dans ces restaurants. Lequel aggrave les risques d'intoxication dont les services de la Santé publique estime la part due à l'alimentation à 80%. La situation est parfois si évidente qu'elle n'échappe pas au consommateur. «Moi, pour savoir si je vais effectivement déjeuner dans un snack et même dans un restaurant, je regarde en premier lieu la propreté des toilettes», confiait à ce sujet une consommatrice au journal Le Matin. Et une autre d'exposer son regret quant aux grandes surfaces (super et hyper-marchés) dont on s'attendrait à plus de sérieux. Elles «vendent des produits périmés. […] On privilégie les grandes surfaces aux petits marchés de quartier pour l'hygiène, mais on n'est pas à l'abri d'avoir des surprises…», a-t-elle affirmé. Pour l'instant, l'ONSSA active son contrôle sanitaire, qui reste pour l'instant, sa principale arme pour lutter contre l'insécurité alimentaire. Parallèlement, l'Office travaille en collaboration avec les professionnels sur le décret fixant les conditions et les modalités d'étiquetage des produits alimentaires dont l'entrée en vigueur est prévue en 2014.