Détenant le monopole de la traversée sur le détroit de Gibraltar, les compagnies maritimes étrangères se frottent les mains. Alors que les prix avaient déjà augmenté l'été dernier suite au naufrage de la Comarit, ils sont encore plus élevés cette année, sur certaines lignes. De son côté, le PJD somme Aziz Rebbah de trouver une solution pour la flotte marocaine. Les prix des billets de bateaux de la traversée du détroit de Gibraltar flambent de nouveau cette année. Pour ne citer que l'exemple du produit phare de la ligne Algésiras – Tanger Med, le package aller simple comprenant 4 passagers et un véhicule, il est commercialisé cette année en moyenne à 2 700 dirhams contre 1 050 dirhams une année auparavant, soit une hausse de plus de 150%, rapporte le site spécialisé Maritime News. Cette situation serait due à la baisse du nombre de navires qui assurent le transit, passé de 30 bateaux à 15 seulement. D'autant que cette année, quelques deux millions de passagers, majoritairement MRE, sont attendus entre le Maroc et l'Espagne. Et Algésiras - Tanger Med reste souvent la ligne plébiscitée par les vacanciers. Sur Almeria - Nador, Acciona assurant seule la traversée depuis l'été dernier, il faut débourser environ 3 000 dirhams. La compagnie espagnole tente de rémédier au manque de ferries. Elle vient d'étendre sa flotte avec trois nouveaux bateaux. Entre Sète et Tanger/Nador, les retardataires auront tort Sur les lignes reliant le Maroc à la France, la situation est sensiblement la même que l'été dernier, indique à Yabiladi Ahmed El Farkous, président de l'Association des usagers au port de Sète. Etant donné que GNV assure le transit depuis que la Comarit en est incapable, la compagnie italienne continue d'appliquer sa politique de prix peu avantageuse pour le client. Ces derniers augmentent en fonction du remplissage des bateaux. Un système qui a bouleversé les MRE habitués à la grille tarifaire fixe autrefois appliquée par la compagnie d'Abdelmoula. Ici donc, il faut tout faire pour acheter son billet au plus tôt. Pour ce qui est du package comprenant 4 passagers et un véhicule, le billet peut aller jusqu'à 600 euros, voire 700 si les voyageurs s'y prennent tardivement. Et des frais pourront s'y ajouter en fonction de la taille de la voiture. «L'année dernière, GNV n'appliquait pas cette mesure. Beaucoup de fourgons passaient pour être des voitures. Cette année, ils ont instauré une grille», explique M. Farkous. «C'est pourquoi lors des réservations, les clients doivent bien décrire leurs véhicules, au risque de débourser des sommes plus importantes le jour du voyage», conseille-t-il. Le PJD tire la sonnette d'alarme Il est tout à fait naturel que les prix des billets de bateaux grimpent pendant l'été, car c'est la haute saison. D'ailleurs, l'opération de transit des MRE lancée récemment vise à encadrer le flux des voyages, très importants à cette période. Et depuis que la Comarit n'opère plus sur le détroit, les compagnies étrangères se sucrent. Et ça, les députés du PJD ne le supportent pas. A la séance des questions orales de la chambre des représentants la semaine dernière, ils ont appelé le ministre des Transports, Aziz Rebbah, à trouver une solution pour relever la flotte marocaine.