La justice n'est pas restée sans réaction face à la reprise des affrontements de mouvements politiques étudiants au sein de l'université de Marrakech. Poursuivi pour des actes de violences, 10 étudiants basistes ont été condamnés de 2 à 3 ans de prison ferme, hier, dans la nuit. L'Université Cadi Ayad de Marrakech est depuis des années le théâtre de conflits entre groupes politiques étudiants. Dans la nuit de lundi à hier, mardi 30 avril, le tribunal a condamné 10 étudiants proches du mouvement basiste nationaliste et socialiste, à des peines de deux à trois ans de prison ferme, rapporte la MAP. Poursuivis pour outrage à fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, attroupement armé, détention d'armes blanches et dégradation de biens publics, ils ont participé aux violences qui ont secoué plusieurs fois l'université de Marrakech ces derniers mois. Quatre étudiants ont écopé d'une peine de 3 ans de prison ferme chacun, quatre autres ont été condamnés à 2 ans et demi et les deux autres ont été condamnés à 2 ans. Ils avaient été interpelés en mars derniers pendant une réunion après la découverte dans une maison à Hay Mohammadi à Daoudiate, de plusieurs armes blanches, de bâtons ainsi que de cocktails Molotov. Ces étudiants appartiennent au mouvement basiste qui a affronté plusieurs fois au cours de ces derniers mois les autres mouvements politiques étudiants, au sein de l'université. Comme en 2008 Les 25 et 26 décembre dernier déjà, de très violents affrontements avaient eu lieu entre les étudiants baassistes et les sahraouis. Le campus avait été la scène d'une véritable émeute où les étudiants se lançaient des pierres et des cocktails molotov, maniaient des armes blanches et incendiaient les poteaux électriques. La police intervenant, les étudiants se sont retournés contre elle et le chef de la police judiciaire lui-même avait été blessé. Par ces conflits violents, l'université renoue avec une histoire mouvementée. En 2008, en particulier, trois voire quatre factions rivales s'étaient affrontées : le mouvement basiste et sahraoui, comme aujourd'hui, mais aussi le mouvement amazigh et les étudiants du mouvement Al Adl Wal Ihssane. Plusieurs condamnations d'étudiants avaient alors été prononcée dont celles de 7 étudiants basistes, en juin 2008, à un an de prison ferme. Aujourd'hui, la condamnation est encore plus lourde.