S'il y a un domaine où le Maroc et l'Algérie figurent en bonne place, c'est bien entendu dans la course à l'armement. Les Deux Etats dépensent des milliards de dollars pour moderniser leurs forces militaires. Durant les dernières années, Alger a multiplié ses achats de 277 fois et le Maroc de 1460 fois. Une aubaine pour les marchands d'armes. La course à l'armement que se livrent, depuis des années, le Maroc et l'Algérie sur le marché mondial, se poursuit inlassablement. Les deux pays sont dans le top 20 des pays les plus importateurs d'armes : Rabat est 12ème enregistrant un bond de plusieurs dizaines de places, sachant qu'elle était, auparavant, 69e. Alger est également en nette progression, de la 22e position elle est désormais 6e. C'est la conclusion du dernier rapport, publié lundi, par «The Stockholm International Peace Researche Institute» (Sipri). De 2003-2007 et 2008- 2012, les acquisitions du voisin de l'Est ont augmenté de 277 fois. C'est énorme. Mais que dire alors des 1460 fois dans le cas du Maroc durant la même période, un pays, pourtant, dépourvu de revenus pétroliers. Cette boulimie de ces deux Etats est à l'origine d'une part de la hausse de 350% des importations des pays de l'Afrique du nord et d'autre part de 104% pour le reste du continent africain. La Russie pour Alger, les Etats-Unis et la France pour le Maroc De 2008 à 2012, le rapport de Sipri énonce que le royaume a acquis des Etats-Unis 24 avions de chasse F16 C, de la France 27 Mirages 2000, des Pays-Bas 3 frégates de type SIGMA et de la Chine 57 chars Type 90-2. Toutefois, le document de l'institut suédois a oublié de mentionner le navire de guerre Multimission commandé, toujours, à la France et dont la livraison est attendue dans les mois à venir. Et c'est pareil pour le contrat de missiles américains AIM-9X Sidewinder, fabriqués par la compagnie Raytheon, servant à équiper les avions F-16 C. De leurs côté les autorités algériennes, fortes d'une assises financières sans précédent grâce notamment à l'envolée des prix du baril de pétrole, a diversifié ses achats mais non pas ses fournisseurs. Le marché russe est premier avec 93% des commandes avec 44 avions de chasses Sukhoï, deux projets de sous-marins et des avions d'entrainements. Sipri note, toutefois, qu'à partir de 2011, Alger a commencé à s'intéresser à l'industrie militaire allemande en commandant deux frégates. La course à l'armement entre les deux pays est appelé à se poursuivre dans les années à venir mais avec la mer comme terrain de jeu. Les deux Etats ont commencé à moderniser leurs flottes et à commander des sous-marins conventionnels. Le Maroc a une longueur d'avance sur l'Algérie, il s'est préparé à cette échéance en construisant une base navale moderne à Ksar Sghir. En revanche l'Algérie compte la très mythique base de Mers El Kébir à Oran, construite par la France et récupérée par Alger qu'en 1967, c'est-à-dire cinq ans après l'indépendance. En 2011, le ministère de la Défense lançait des appels d'offres pour la réhabilitation de cette base.