En dépit de la politique d'austérité économique, le Maroc poursuit ses achats en armement. La France demeure son principal fournisseur. En 2011, le royaume a acheté des armes de ce pays d'une valeur avoisinant le milliard d'euros. «Avec 6,5 milliards d'euros de prises de commandes en 2011, la France se maintient parmi les cinq premiers exportateurs mondiaux d'armement». C'est par ses mots que le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a présenté le tout dernier rapport du parlement français sur les exportations d'armement de Paris. Le Maroc figure dans le top ten des clients les plus fidèles de Paris, il occupe le 8ème rang, avec presque un milliard d'euros mais dont le montant d'une majorité (environ les trois quart) de contrats ne dépasse pas les 200 millions euros. Un constat qui n'est, d'ailleurs, pas propre au Maroc, puisqu'il est partagé par de nombreux Etats acheteurs à l'exception du Brésil avec plus de 80% de ses acquisitions supérieures à 200 M d'euros. Par ailleurs, c'est l'Arabie saoudite qui tient le haut du pavé avec plus huit milliards d'euros d'achats en 2011. Le rapport d'une centaine de pages ne fournit, en revanche, la moindre information sur la nature des livraisons d'armes aux pays étrangers dont le Maroc. Il se contente de citer, par exemple, le nombre de demandes d'agrément préalable (AP) acceptées et celui des autorisations d'exportation de matériels de guerre (AEMG) délivrées en 2011. Dans le cas du royaume, ils sont, respectivement 78 et 120, contre 81 et 60 pour l'Algérie, 32 et 28 pour la Tunisie et 13 et 8 à la Libye. Concernant ce dernier pays, il s'avère que le France n'a pas encore tiré les dividendes de sa contribution militaire à la chute de Kadhafi. Quant aux commandes refusées par les autorités françaises, là aussi le rapport se montre avare en informations, il se limite à les répartir régionalement. Ainsi, on apprend que Paris a décliné l'année dernière, 14 demandes en provenance de l'Afrique du Nord, soit quasiment le triple par rapport aux chiffres enregistrés en 2009 et 2010. Le marché des armes ne connait pas la crise Qu'il y ait crise économique mondiale ou pas, le marché des armes poursuit son trend haussier. En 2011, les dépenses consacrées aux acquisitions d'armement se maintiennent à 310 milliards d'euros par an tandis que le volume des exportations mondiales d'armement affiche une croissance de 4 % par rapport à 2010 et s'élèverait à 73 milliards d'euros. «Cette évolution s'explique essentiellement par la forte croissance des ventes américaines et russes ainsi que par les importations des grands Etats émergents d'Asie et d'Amérique du Sud dont la croissance contraste avec la tendance à la réduction des dépenses militaires observée en Europe et aux Etats-Unis», note le rapport du parlement français.