L'ambassadrice du Maroc en France, Samira Sitaïl, a affirmé ce samedi que le royaume avait «une tradition très ancienne de soutien au peuple palestinien». Invitée du 19/20 info sur Franceinfo, ce soir, la diplomate est intervenue au sujet de la crise humanitaire dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza, ainsi que de la mobilisation des pays pour venir en aide aux Palestiniens. A ce titre, Samira Sitaïl a rappelé que le Maroc était le premier pays à acheminer ses aides humanitaires par voie terrestre, à travers laquelle ont été envoyés 40 tonnes de denrées alimentaires, dont au moins 16 tonnes de lait infantile. «C'est une véritable percée sur le plan humanitaire, c'est aussi un itinéraire inédit qui a pu être emprunté grâce aux relations que nous entretenons avec l'Etat d'Israël», a-t-elle indiqué. Dans ce même registre, la diplomate a insisté sur le fait que la normalisation des relations entre le Maroc et Israël ne remettait pas en question «le droit inaliénable du peuple palestinien à bénéficier d'un Etat» indépendant, le royaume étant «une force conciliatrice» œuvrant pour la paix, sur la base de la solution à deux Etats. En l'espèce, l'Egypte rejette une éventuelle ouverture du passage de Rafah, refusant tout déplacement forcé de la population civile palestinienne de la bande de Gaza. Réagissant à une question à ce sujet, Samira Sitaïl a insisté sur le droit des palestiniens de vivre sur leur terre et de ne pas être privés de leur territoire. «Le Maroc ne refuse pas d'accueillir des réfugiés palestiniens. Le Maroc refuse que les Palestiniens puissent être déplacés» ou empêchés de rester «là où ils doivent vivre», a-t-elle souligné. Alors que l'armée d'occupation israélienne mène la guerre dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, l'accès à l'eau potable, à l'électricité, aux soins médicaux, au gaz et aux denrées alimentaires a été coupé à la population. Après plus 160 jours d'offensives et d'état de siège, l'Organisation des Nations unies a réitéré ses inquiétudes réelles quant à une famine généralisée. Outre 31 200 tués dans les bombardements aériens et les attaques terrestres, selon le ministère palestinien de la Santé, les morts de faim se comptent particulièrement au sein des enfants. En plus de l'aide institutionnelle, déployée notamment à travers la Fondation Mohammed V pour la solidarité, la diplomatie marocaine a fait savoir que le roi Mohammed VI, président du Comité Al Qods, avait décidé de prendre en charge sur ses deniers personnels une grande partie de l'aide acheminée, dont particulièrement celle destinée aux nourrissons et aux enfants en bas âge.