Les médias algériens continuent de diffuser de fausses informations sur la Confédération africaine de football (CAF) et sur le dossier de candidature du Maroc, retenu pour l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations (CAN 2025). Désintox. En Algérie, la pilule de la tenue de la Coupe d'Afrique des nations (CAN 2025) au Maroc reste amère, alors que l'édition de 2027 sera organisée par le Kenya, la Tanzanie et l'Ouganda. Dans ce contexte, les médias proches du sérail ont tenté un tir groupé, en propageant de nombreuses fausses informations concernant la Confédération africaine de football en ciblant encore le dossier marocain. Pourtant quelques heures avant l'annonce de la décision finale de la CAF, le voisin de l'Est avait décidé de son propre chef de retirer sa candidature des deux éditions de la grand-messe continentale. Echorouk a ainsi ouvert le bal de la désinformation, avec un article affirmant, selon «des sources informées», que la CAF avait «officiellement approuvé six stades pour accueillir la CAN 2025 au Maroc», mais que l'inclusion du complexe Cheikh Laghdaf à Laâyoune aurait «été rejetée». Le média ajoute que le royaume «veut légitimer son occupation» (sic) de villes du Sahara, mais que l'instance africaine aurait fait barrage. Le journal ajoute que le pays hôte aurait même tenté «de toutes ses forces de faire accepter le stade de Laâyoune parmi ceux qui vont accueillir la compétition continentale, en convainquant à plusieurs reprises le comité exécutif de la CAF, avant que la demande ne soit rejetée». Le Maroc aurait ainsi été désigné pour abriter la CAN 2025, mais sans que le stade de Laâyoune (30 000 spectateurs) ne soit inclus, «ni en compétition ni en entraînement pour les équipes participantes». Le Maroc n'a pas proposé Laâyoune parmi les villes hôtes En réalité, le dossier de la candidature du Maroc n'a jamais inclus le stade de Laâyoune. Dans le dossier rendu officiel, les lieux désignés pour accueillir la CAN 2025 sont le Complexe Mohammed V de Casablanca, Moulay Abdellah de Rabat, le Grand stade de Tanger, ceux d'Agadir, de Marrakech, de Fès, ainsi que le nouveau stade de Kénitra en réserve. La Fédération royale marocaine de football (FRMF) a précédemment annoncé la fermeture de ces lieux, afin de les réaménager spécialement pour la Coupe d'Afrique, à commencer par Tanger et Rabat. Par ailleurs, le dossier marocain comprend 24 stades d'entraînement, choisis en fonction de leur proximité de la résidence des équipes participantes. De ce fait, le recours au stade de Laâyoune n'a pas été envisagé, compte tenu de la longue distance qui le sépare des villes hôtes les plus proches, à savoir Agadir et Marrakech. Dans un autre article, Echorouk a allégué que la Fédération internationale de football association (FIFA) aurait «choqué» le Maroc en lui refusant d'organiser la CAN 2025 en été. Toujours est-il que l'instance mondial n'a aucunement évoqué le sujet. Ahmed Yahia, président de la Fédération mauritanienne de football et deuxième vice-président de la CAF, a annoncé récemment des négociations en cours avec la FIFA, de manière à tenir cette Coupe d'Afrique en juin au lieu de janvier. Le responsable a souligné que le climat du Maroc permettait bien l'organisation des matchs en saison estivale. La malédiction de l'Algérie à la CAF Dans un troisième article, Echorouk est revenu à la charge, en essayant de lier l'absence de candidature pour accueillir la Coupe d'Afrique des joueurs locaux (CHAN) à l'incapacité «d'accorder à l'Algérie l'honneur d'organiser la CAN». Ainsi, le média a titré sur «la malédiction de l'Algérie» qui aurait frappé le président de la CAF, qui ne serait pas en mesure de trouver un pays hôte pour l'édition 2024. D'après la même source, l'instance continentale aurait «prouvé une fois de plus son échec dans la gestion du football», au moment où elle se serait empressée «dans les dernières heures de faire cadeau au Maroc» pour la tenue de la CAN 2025. Le site ajoute que l'octroi par la CAF de l'organisation de la CAN 2025 «a suscité de nombreuses réactions accusant Motsepe et ses partisans de manœuvres en coulisses» au service du Maroc, surtout après que les présidents des fédérations de football du continent «ont convenu unanimement que l'Algérie a le droit d'organiser la Coupe d'Afrique de 2025». La même source va jusqu'à se référer au président de la Fédération sénégalaise de football, Augustin Senghor. Optant pour une position plutôt diplomate, Senghor a bien salué les dossiers marocain et algérien, évoquant les efforts de l'Algérie pour l'amélioration de ses infrastructures sportives. Pour autant, il n'a aucunement mentionné «le droit de l'Algérie à organiser la CAN 2025». Le journal a par ailleurs omis de préciser que Senghor avait même accepté que son pays ne soit pas choisi pour organiser la CAN 2027. Concernant le CHAN, la CAF réfléchit depuis des années à une simple annulation, ses dates coïncidant souvent avec celles des championnats locaux sur le continent. C'est d'ailleurs l'une des raisons conduisant de nombreux pays à annuler leur participation. Ce tournoi devenant de plus en plus secondaire, les pays d'Afrique n'ont ainsi pas soumis de dossier pour son organisation. D'autre part, les médias algériens ont tenté de présenter la décision de leur pays de retirer sa candidature de la CAN 2025 et 2027 comme une décision qui «va révolutionner» la CAF, ce précédant étant devenu «le sujet phare des milieux sportifs» en Afrique, sur fond de polémiques concernant une éventuelle tutelle du président de la FRMF, Fouzi Lekjaa, sur le comité exécutif de la CAF. Une entreprise allemande de connivence avec la CAF, selon Alger La candidature marocaine a reçu la meilleure note du cabinet de conseil allemand Roland Berger, chargé par la CAF d'examiner les dossiers soumis pour accueillir la CAN 2025. Le Maroc a surpassé les autres candidats dans tous les critères fixés par la CAF, totalisant un score de 85/100. L'Algérie est arrivée en deuxième position, avec une note de 72/100, suivie de la Zambie (49/100), puis du binôme Bénin-Nigéria (46/100). Pour son constat factuel et chiffré, le cabinet n'a pas été épargné par les griefs des médias algériens, qui l'accusent lui aussi de collusion avec la CAF et de «corruption». Ils allèguent, par ailleurs, que les stades algériens seraient «meilleurs que les marocains», en plus des infrastructures «incomparables à celles du Maroc». S'attaquant encore à la FRMF, les mêmes sources ont soutenu que les résultats de l'évaluation auraient «révélé la tutelle» de la partie marocaine sur la CAF. Article modifié le 05/10/2023 à 19h45