Le gouvernement conservateur et minoritaire suédois ne compte pas répondre à l'appel de son parlement l'invitant à reconnaître la «République Arabe Sahraouie Démocratique» (RASD). Une trêve qui s'offre au Maroc, en attendant les élections législatives dans ce pays prévues en 2014, pour mener une véritable campagne de promotion de son plan d'autonomie au Sahara. Ce rendez-vous avec les urnes, en Suède, pourrait marquer le retour de la gauche au pouvoir, sachant qu'elle détient, la majorité, au parlement unicaméral suédois. Stockholm tient à prendre ses distances avec la décision, mercredi 5 décembre, de son parlement de reconnaître la «République Arabe Sahraouie Démocratique» (RASD). Dans une dépèche de la MAP publiée, aujourd'hui, vendredi 7 décembre, le porte-parole du ministère suédois des Affaires étrangères, Andres Jorle, affirme que son pays «juge que la pseudo «RASD» ne remplit aucun des attributs de reconnaissance, à savoir un territoire, un peuple et une autorité effective.» Le responsable rappelle que son pays s'attache, dans le cadre de sa politique étrangère, au respect strict de ces critères de reconnaissance et ce depuis plusieurs années. Le diplomate a tenu à minimiser l'impact du vote, d'hier au parlement suédois, précisant que «la décision revient au gouvernement, qui n'a pas l'intention de reconnaître la RASD». «C'est le gouvernement qui décide en matière de reconnaissance d'un Etat» De son côté, le département des Affaires étrangères de Stockholm, toujours selon la MAP, a publié, via son site internet, un communiqué dans lequel il souligne que la «RASD» «ne remplit pas les critères de reconnaissance tels qu'ils sont établis par le cadre juridique international». Et d'insister sur le fait que «toute reconnaissance de la «RASD» est de nature à compromettre les efforts» consentis sous l'égide de l'ONU pour trouver une solution à la question du Sahara, a souligné le ministère, rappelant qu'aucun pays de l'Union européenne ne reconnaît la prétendue «RASD» comme Etat indépendant. «En Suède, c'est le gouvernement qui décide en matière de reconnaissance d'un Etat», a souligné le ministère, réitérant le soutien de Stockholm aux efforts des Nations unies visant à trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara», poursuit la MAP. Au lendemain des législatives du 5 octobre 2010, c'est une coalition gouvernementale formée de partis conservateurs, même minoritaire, qui dirige la Suède. Au parlement, unicaméral, c'est l'opposition qui détient la majorité. Les sociaux démocrates y sont la première force politique avec 112 sièges. A la veille du vote, le siège de ce parlement a abrité une conférence sur ce qu'il qualifie de «spoliation des richesses naturelles au Sahara». Depuis décembre 20011, l'ambassadeur du Maroc à Stockholm est Yahdih Bouchaâb, un ancien cadre du Polisario.