Le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) a rendu public son dernier rapport thématique, réalisé en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) sur la violence en milieu scolaire. L'objectif est de diagnostiquer les violences dans ces milieux, en mesurant la prévalence et en identifiant les différentes formes et manifestations de violence, ainsi que les acteurs impliqués, auteurs ou victimes parmi les élèves et le personnel éducatif. L'enquête sur la victimisation des élèves en milieu scolaire a mis en évidence plusieurs types de violences, dont les violences verbales et les moqueries qui touchent un tiers des élèves en primaire et 55,9% du secondaire, ainsi que les violences physiques et les bousculades qui sont également répandues en milieu scolaire, lit-on dans le rapport. Les élèves de tout niveau font face à d'autres violences telles que le harcèlement sexuel, les cyberviolences et les violences d'appropriations (vol simples ou avec extorsion et détérioration d'objets personnels), note la même source. Dans les établissements scolaires, les violences verbales et physiques sont perpétrées par différents auteurs, selon les niveaux scolaires, indique l'étude. Au niveau du primaire, les garçons sont les principaux auteurs de ces violences, mais les enseignants peuvent également en être responsables, tandis qu'au secondaire, les principaux auteurs de violences verbales et symboliques sont les élèves, suivis des enseignants, des intrus, des groupes de jeunes extérieurs à l'établissement, du personnel et, dans une moindre mesure, des parents. Concernant les punitions, la pratique de la violence physique en milieu scolaire est toujours présente malgré son interdiction formelle. Les punitions verbales et symboliques telles que les brimades et les insultes sont les plus courantes au niveau primaire, suivies des punitions dites éducatives, comme la copie de lignes et la diminution des notes, précise l'enquête. Au niveau du secondaire, poursuit le rapport, les avertissements et les messages envoyés aux parents sont les punitions les plus couramment utilisées, aux côtés d'autres sanctions éducatives, telles que les devoirs supplémentaires, ajoute le rapport. Les châtiments corporels sont encore présents dans certains établissements, touchant plus souvent les garçons que les filles. S'agissant du climat scolaire, le rapport indique qu'il est généralement perçu d'une manière positive en primaire, mais se dégrade au fil du temps, atteignant un niveau très bas dans le secondaire qualifiant, notamment à cause de la peur et de l'insécurité, en particulier dans les toilettes (35,1%), les environs de l'établissement (47,5%) et sur le chemin les menant à l'école (45%). Ce rapport met en évidence l'importance d'un environnement scolaire sûr et sans violence, pour garantir une éducation de qualité. Il repose sur les résultats d'une enquête quantitative réalisée à la fin du premier trimestre de l'année scolaire 2021-2022, auprès de 260 établissements représentatifs à l'échelle nationale, avec la participation de 13 884 élèves représentant les trois cycles de l'enseignement (primaire, secondaire collégial et qualifiant), ainsi qu'une enquête qualitative menée dans 27 établissements. L'étude présente des pistes de réflexion et des recommandations pour prévenir les violences en milieu scolaire qui ont un effet négatif sur le climat scolaire. Il y a lieu de citer des politiques claires de lutte contre les violences en milieu scolaire, une collecte plus probante des données relatives à la violence, pour orienter plus efficacement ces politiques, et la lutte contre le châtiment corporel et la cyberviolence. Le document préconise également une meilleure protection des enfants à travers des mécanismes de prévention et de réduction des cas de violence et de harcèlement sexuel, mais aussi par la mise en place de formations adéquates pour le personnel éducatif.