Membre fondateur de la Banque africaine de développement (BAD), le Maroc est représenté par une importante délégation conduite par la ministre de l'Economie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, lors des 58e Assemblées annuelles du Conseil des gouverneurs de la BAD et des 49e réunions du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement. Tenus à Charm el-Cheikh (Egypte) du 22 au 26 mai 2023, ces travaux rassemblent un total de 3 000 délégués et gouverneurs, administrateurs, dirigeants africains et partenaires de développement. Ce sera une occasion afin de réfléchir collectivement aux moyens de mobilisation de l'investissement privé en Afrique, pour atteindre les objectifs imminents d'adaptation aux changements climatiques et atténuer leurs effets. Ainsi, il s'agira d'«identifier les possibilités d'investissement dans les énergies renouvelables et l'agriculture durable», sous le thème général de «mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte en Afrique», a indiqué un communiqué parvenu à Yabiladi. Par ailleurs, le rapport sur les Perspectives économiques en Afrique 2023, publication annuelle phare du Groupe de la Banque, sera lancé. Il s'agit d'un examen exhaustif des «moyens d'exploiter l'abondant capital naturel de l'Afrique – minéraux, rivières, forêts, côtes et tourbières – pour impulser le développement et la croissance économique du continent». «L'événement reflète l'urgence croissante exprimée par les dirigeants africains pour une accélération marquée des efforts visant à limiter, d'ici à 2100, la hausse de la température à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels. Il s'agit là d'un impératif pour protéger les pays les plus vulnérables, en particulier d'Afrique», ont fait savoir les organisateurs. En effet, l'Afrique est le continent le moins pollueur de la planète (2,8%), mais il est aussi le plus durement touché par les effets des changements climatiques. «Paradoxalement, le continent est celui qui reçoit le moins de finance climatique. Et si la tendance actuelle des flux de financement climatique vers l'Afrique se poursuivait, le continent sera confronté à un déficit annuel qui dépasserait 127 milliards de dollars américains d'ici à 2030», ajoute la BAD. En l'espèce, le continent pourrait perdre jusqu'à 12% de son produit intérieur brut (PIB) d'ici à 2100. Les Assemblées annuelles du Groupe de la BAD interviennent après la 27e Conférence des Nations unies sur le climat (COP27), tenue en novembre 2022, également à Charm el-Cheikh. Lors de cette conférence, l'institution financière a «porté la voix de l'Afrique en appelant à un soutien mondial en faveur d'une transition énergétique juste pour le continent». En décembre 2022 à Tanger, elle décidé, avec ses partenaires, de porter à 8,9 MM $ les ressources du Fonds africain de développement (FAD-16), le guichet concessionnel du Groupe de la BAD, moteur d'une action climatique en faveur des pays à faible revenu.