Le maire d'Imouzzer, Mustapha Lakhsem, est poursuivi par le gouverneur de Sefrou, Omar Touimi Benjelloun pour diffamation, suite à des déclarations faites par l'ancien MRE et ex-champion du monde de full-contact et de kickboxing, sur les dysfonctionnements et le blocage de projets dans sa ville. Le tribunal de première instance de Sefrou doit trancher, ce mercredi, dans une partie de l'affaire opposant le gouverneur de Sefrou au maire d'Imouzzer. Omar Touimi Benjelloun, représentant de l'autorité centrale, poursuit en effet pour diffamation Mustapha Lakhsem, ex-MRE et ancien-champion du monde de full-contact et de kickboxing. Poursuivi en état de liberté provisoire sous caution, après avoir été déféré lundi dernier devant le parquet, l'élu sous les couleurs du Mouvement populaire (MP) disposait de 48 heures pour déposer 50 000 dirhams. Alors qu'il risque d'être incarcéré, Mustapha Lakhsem a annoncé qu'il ne paiera pas cette caution, en affirmant qu'il préfère «la prison». Mardi, le Mouvement populaire a réagi à cette affaire, en exprimant sa «solidarité» avec son élu et membre du conseil national du parti et en assurant «suivre les développements du dossier». «Le parti exprime sa fierté envers Mustafa Lakhsem, l'une des compétences dynamiques des Marocains du monde qui est connue pour sa sincère jalousie patriotique, et son adhésion aux constantes de la patrie», assure le MP. Tout en exprimant «sa position ferme et sa pleine confiance dans l'indépendance et le caractère sacré du pouvoir judiciaire», la formation politique a insisté sur la nécessité de permettre au maire d'Imouzzer de «bénéficier d'un procès équitable dans lequel les garanties de la défense sont remplies et de bénéficier de tout le soutien juridique et moral nécessaire dans une telle situation». Aux origines des inimitiés entre le gouverneur et le maire Le bras de fer entre le gouverneur de Sefrou et le maire d'Imouzzer date de plusieurs mois. Selon plusieurs sources médiatiques tout a commencé avec une lettre adressée par Mustapha Lakhsem au ministre de l'Intérieur, appelant à l'audit de plusieurs projets dans la ville. Une missive qui envenimera la relation entre les deux parties. Pour riposter, le gouverneur demande à son tour au ministère de l'Intérieur de lancer la procédure de dissolution du conseil de la commune et révoquer son président. Car, entre-temps, le blocage de plusieurs projets provoquera une situation inédite au sein du conseil communal, au point que le maire perdra sa majorité. Il était d'ailleurs incapable d'approuver plusieurs propositions, face au niet d'une opposition majoritaire. Il y a quelques jours, le maire d'Imouzzer a fait des déclarations à la presse sur la situation de sa ville et les projets bloqués. Il a ainsi accusé les autorités locales d'être responsables des dysfonctionnements que connaissent certains projets, dénonçant des pressions qu'il aurait subies émanant de certains responsables pour octroyer des marchés à des sociétés spécifiques. Des accusations qui lui ont donc valu une plainte pour diffamation, déposée «à titre personnel» par le gouverneur de Sefrou et un Caïd, ont affirmé des sources du ministère de l'Intérieur, ajoutant que celui-ci «n'est pas partie» de cette affaire.