Le groupe parlementaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) a adressé deux questions orales, dans le contexte de la polémique autour de la peine légère de 2 ans de prison, après le viol d'une petite fille de 11 ans près de Tiflet. Ainsi, la première question s'adresse au ministre de la Justice et la seconde à la ministre de la Solidarité, de l'inclusion sociale et de la famille. Le ministre Abdellatif Ouahbi a été interpellé sur la stratégie de son département afin de contrer le phénomène de la pédophilie et du viol, particulièrement sur les mineurs. La question a porté surtout sur les démarches en cours pour l'adoption d'un arsenal législatif qui protège l'enfant et pénalise les mis en cause à la fois. La ministre Aawatif Hayar a quant à elle été questionnée sur les actions anticipatives menées par son département, afin de prévenir en amont des situations pareilles. «Cette affaire a remis en avant le débat sur l'efficacité des plans stratégiques nationaux relatives à la protection de l'enfance et à la prévention contre toutes les formes de violences et contre le viol», a indiqué la députée Latifa Cherif. La parlementaire a par ailleurs insisté que les étapes d'examen de l'affaire en justice doivent permettre de «réhabiliter la victime et prévoir la peine adéquate à la gravité de ces actes, puisque la nature de la peine donne souvent l'exemple pour contrer ces crimes considérés comme de graves violations des droits humains, y compris des droits des enfants et des femmes». Jeudi 6 avril au Palais de justice de Rabat, la première audience de cette affaire en appel est prévue à la chambre criminelle. En première instance, trois reconnus coupables de «détournement de mineur avec fraude et attentat à la pudeur avec violence» ont été condamnés à 2 ans de prison, alors que les peines aggravées prévues par le Code pénal se situent entre 20 et 30 ans de réclusion. La victime, 13 ans aujourd'hui, a eu un enfant à la suite d'une grossesse résultant du viol par l'un des trois accusés. Joint à son dossier, un test ADN a établi la compatibilité à 99,99%. Mercredi à 14h, la Coalition associative Printemps de la dignité organise un sit-in de solidarité devant la Cour d'appel au Palais de justice.