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Karim Ben Cheïkh : «Il y a un bug actuellement dans la relation France – Maroc» [Interview]
Publié dans Yabiladi le 30 - 03 - 2023

Karim Ben Cheïkh a candidaté pour sa réélection, dans le cadre du scrutin législatif partiel dans la neuvième circonscription des Français établis hors de France. Sous les couleurs de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES), il se représente après que le Conseil constitutionnel a décidé d'annuler l'élection à cause de dysfonctionnements dans le vote électronique. Le candidat revient auprès de Yabiladi sur les dossiers majeurs qu'il estime nécessaires de prioriser auprès de ses électeurs.
Comment avez-vous vécu l'annulation de l'élection pour la neuvième circonscription des Français à l'étranger par le Conseil constitutionnel ?
J'ai été élu en juin dernier avec 11 348 voix. J'ai exercé mon mandat de député jusqu'au 20 janvier, avant que le Conseil constitutionnel n'annule le scrutin, en raison de perturbations techniques qui ont entaché le vote électronique. Cette situation ne m'est pas imputable et elle ne m'a pas fait plaisir, mais cette élection partielle, paradoxalement, me permet de retourner longuement auprès de mes compatriotes dans notre neuvième circonscription des Français à l'étranger. Ces derniers mois, je me suis rendu dans dix des seize pays de la circonscription, là où vivent 99,7% de nos compatriotes. Aujourd'hui, j'invite tous les Français du Maghreb et de l'Afrique de l'Ouest, quelle que soit leur famille politique, à me redonner leur confiance afin de poursuivre mon action de député à leur service
Vous êtes opposé à de nouveaux candidats, puisque vos principaux concurrents en 2022 ont préféré passer leur tour. Comment se déroule la campagne ? Cela semble difficile de remobiliser les électeurs en un laps de temps aussi court et pour des élections partielles…
Il y a quinze candidats dans notre circonscription. Il ne m'appartient pas de commenter leurs campagnes, même si je m'étonne de l'intérêt médiatique parfois pour des individus à l'actualité judiciaire lourde. Notre Assemblée nationale a besoin d'un député travailleur, crédible et au-dessus de tout soupçon. Nos compatriotes aspirent à un député dont ils connaissent l'engagement et les idées. Je suis en campagne sur le terrain depuis deux mois et ce que je constate, c'est que nos compatriotes se sentent oubliés par les politiques menées par le gouvernement et, en réalité, depuis de nombreuses années. Près de 200 000 Français habitent au Maghreb et en Afrique de l'Ouest et ils méritent que leur voix soit entendue à l'Assemblée !
Vous étiez président du groupe d'amitié parlementaire France – Maroc. Vous continuez à vous réunir avec les parlementaires marocains. Quels sont les sujets prioritaires entre les deux parlements ?
Depuis le mois de décembre, j'ai commencé à bâtir une relation de travail et d'amitié avec de nombreux parlementaires. Cette semaine, en marge des obsèques de feu Abdelouahed Radi, j'ai eu l'occasion de revoir mon collègue socialiste Aomar Anane, président du groupe d'amitié Maroc – France à la Chambre des représentants. Je continue de travailler avec les parlementaires des deux chambres, de la majorité (RNI, Istiqlal), de l'opposition (USFP, PPS), de la CGEM. Nous avons des sujets d'intérêt commun. J'en vois trois immédiatement : la sécurité dans la région du Sahel et le rôle stabilisateur que peut jouer le Maroc ; la transition écologique avec un focus sur les énergies renouvelables ; la mobilité y compris bien sûr la question des visas.
Après la fin des quotas de visas pour la France, les citoyens marocains continuent de se plaindre de l'impossibilité de prendre des rendez-vous. Quelle a été votre action sur ce dossier quand vous étiez député et quels sont les moyens de rétablir le flux de visas d'avant Covid-19 ?
J'ai été le premier député à demander, et par écrit, la levée des restrictions sur les visas dans les trois pays du Maghreb. C'est une question qui concerne les Français de notre neuvième circonscription, puisque leurs proches, leurs familles, sont souvent en première ligne sur les visas. Emmanuel Macron et ses gouvernements successifs ont mis plus d'un an à mesurer la gravité de leur erreur initiale qui consistait à se servir des visas comme d'un moyen de pression, voire de sanction sur le Maroc, l'Algérie et la Tunisie, en prenant en otage les sociétés civiles. Rétablir le flux de visas pose des problèmes concrets contre lesquels j'ai mis en garde, puisque nos consulats sont actuellement débordés par les demandes. Le gouvernement actuel est donc doublement responsable de la situation actuelle, c'est pourquoi je réclame des moyens budgétaires et humains supplémentaires pour améliorer les délais de traitement dans nos consulats
Les relations entre la France et le Maroc se sont progressivement dégradées pour s'enfoncer dans une crise diplomatique qui ne dit pas son nom. Comment peut-on sortir de l'ornière politique dans laquelle les deux pays sont enlisés ?
On me reproche de sortir de mon rôle de député parce que j'ai appelé à une nouvelle relation bilatérale et que j'ai exprimé une position claire sur la question du Sahara. Je crois sincèrement que le logiciel actuel ne fonctionne pas. Pour le dire clairement : il y a un bug actuellement dans la relation France – Maroc. On aura besoin d'un diagnostic complet et je crois qu'il faudra passer en plus par l'étape «redémarrer». Autrement, on risque de continuer à contempler un écran bloqué. Evidemment, le gouvernement français porte une responsabilité lourde dans le blocage actuel. Pour dépasser l'actuelle crise de confiance, nous avons besoin d'un dialogue franc, basé sur l'écoute et le respect mutuel.
Le dossier du Sahara est au cœur des tensions politiques entre les deux capitales. Plusieurs pays tels que les Etats-Unis, l'Espagne ou l'Allemagne ont fait évoluer positivement leurs positions sur la marocanité du Sahara ou sur le Plan d'autonomie pour le Sahara. Quelle est la vôtre et celle de la NUPES ?
Ma position sur le Sahara est connue de tous. Pour moi, la proposition d'autonomie du Sahara dans le cadre de la souveraineté marocaine est la seule proposition crédible et réaliste sur la table des négociations. C'est ma position constante, partout. J'invite régulièrement mes interlocuteurs marocains à dépasser les fake news sur le sujet. Je les invite à se méfier de ceux qui cherchent à entretenir une rente sur le Sahara. Il suffit d'observer l'évolution des gauches européennes. C'est la gauche socialiste qui fait évoluer l'Espagne sur le soutien au plan d'autonomie. En Allemagne, c'est l'actuelle coalition autour des sociaux-démocrates et des écologistes qui permet la détente avec le Maroc. En France aussi, il est urgent de préparer l'avenir.
Les doléances sont nombreuses au sujet de l'enseignement français au Maroc. Hausse vertigineuse des frais, recrutement de professeurs en contrat local, sans parler de la réforme du BAC et des problèmes avec Parcoursup. Assiste-t-on à un désengagement de l'Etat français ? Que peut faire un député des Français à l'étranger sur ce délicat dossier ?
La France est le seul grand pays à disposer d'un tel réseau d'écoles françaises à l'étranger. C'est un héritage important mais la tendance est négative. Depuis des années, le gouvernement a encouragé la privatisation, coupé le nombre d'enseignants détachés, et gelé les moyens budgétaires. C'est ce qui explique l'explosion des frais de scolarité puisque les parents prennent en charge une partie croissante du budget de la scolarité. C'est un problème de moyens. D'un côté, le Président énonce l'objectif de doubler le nombre d'élèves. De l'autre, les budgets affectés à l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) n'ont pas augmenté par rapport à la période 2012-2017. J'ai alerté mes collègues de la Commission des finances sur un problème majeur : l'incapacité des établissements en gestion directe à emprunter, ce qui amène les écoles gérées par l'Etat français à se constituer des réserves sur les frais de scolarité payés par les parents. Le travail parlementaire est nécessaire parce que les budgets sont votés à l'Assemblée nationale.


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