Alors que l'ONU annonçait le lancement de «consultations informelles» sur la question du Sahara, l'Algérie et les Etats-Unis abordaient le même sujet dans un appel téléphonique. Contrairement à la réunion, du 23 mars, entre Amar Belani et l'ambassadrice américaine à Alger, cet entretien n'a pas encore fait encore l'objet d'une communication par la partie algérienne. Le nouveau ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf a eu, mardi soir, un échange téléphonique avec la n°2 de la diplomatie des Etats-Unis, Wendy Sherman, indique le porte-parole du Département d'Etat américain dans un communiqué. Les entretiens entre les deux parties ont porté essentiellement sur la question du Sahara. «Le secrétaire adjoint Sherman et le ministre des Affaires étrangères Attaf ont discuté des efforts visant à favoriser la stabilité dans la région, y compris l'appui à l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Staffan de Mistura, en vue d'avancer vers une solution politique durable et digne au conflit du Sahara occidental», souligne la même source. Jusqu'à présent, le ministère algérien des Affaires étrangères n'a pas encore fait état, ni sur son site multilingue ni sur ses comptes sur les réseaux sociaux, de l'appel téléphonique entre Attaf et Sherman. Les médias algériens qui ont rapporté la nouvelle se sont référés exclusivement au communiqué publié par le Département d'Etat américain. Forcing américain sur le dossier du Sahara Force est de constater que le texte publié par la diplomatie américaine est de nature à susciter des grincements de dents au voisin de l'Est. Et pour cause, il a totalement fait l'impasse sur le passage si cher à l'Algérie portant sur la relance du processus de négociations politiques uniquement entre «les deux parties au conflit, Royaume du Maroc et Front Polisario», comme avait précisé, d'ailleurs, le ministère algérien des Affaires étrangères dans son communiqué ayant sanctionné la réunion du 23 mars, entre le secrétaire général du ministère, Amar Belani, et l'ambassadrice des Etats-Unis en Algérie, Elizabeth Moore Aubin. L'appel téléphonique entre Ahmed Attaf et Wendy Sherman a coïncidé avec l'annonce, mardi soir, par les Nations unies de l'ouverture de «consultations informelles et bilatérales» entre De Mistura et toutes les parties engagées sur le dossier du Sahara. «M. de Mistura a invité les représentants à New York du Maroc, du Front Polisario, de l'Algérie et de la Mauritanie, ainsi que les membres du Groupe des amis du Sahara occidental, à savoir la France, la Fédération de Russie, l'Espagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, à des consultations bilatérales informelles avec lui, avant la présentation de son exposé semestriel au Conseil de sécurité», a indiqué Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, dans une déclaration à la presse. Officiellement, le gouvernement algérien n'a pas encore commenté ce nouveau round de «consultations informelles et bilatérales», qui intègre toutes les parties du conflit du Sahara occidental y compris l'Algérie. Et il en est de même pour ses médias. De son côté, le Polisario s'est limité à reprendre les déclarations de Dujarric mais sans les commenter.