Après que les Almohades ont gagné des batailles contre les Almoravides et étendu leur influence sur Al-Andalus, les juifs ont eu le choix entre la conversion à l'islam ou l'exil. L'un des plus grands chefs religieux juifs, Moshe ben Maïmon, a revendiqué s'être converti. Certaines sources indiquent qu'il avait mémorisé le Coran. Il a également assuré l'imamat des musulmans lors des prières de Tarawih, pendant le mois de ramadan. De nombreux imams dans les pays musulmans ont été associés aux prières de Tarawih pendant le ramadan. Mais l'une de leurs histoires les plus singulières est incontestablement celle du rabbin juif Moshe ben Maïmon, qui a assuré l'imamat pour les musulmans. Les récits historiques retiennent que Moussa Ibn Maïmon Ibn Obeid Allah Al Qortobi est né à Cordoue, en 1135. Son père a été juge dans les tribunaux ecclésiastiques. Après la fin du règne des Almoravides (1042 - 1147) sur Al-Andalus et la prise de Cordoue par les Almohades (1121 / 1147 – 1269), les juifs ont dû se convertir à l'islam ou s'exiler. La famille de ben Maïmon s'est installée à Fès en 1159, où il a étudié à l'université Al-Qarawiyyin et s'est converti à l'islam. C'est ainsi que ben Maïmon a appris les sourates du coran et a accompli les cinq prières, sans être inquiété pour son retour à Al-Andalus, selon les récits historiques. Avec sa famille, il se rend plus tard en Egypte, où il a enfin pu révéler sa religion juive. Son départ du Maroc vers l'Orient a coïncidé avec le mois de ramadan. Sur son chemin du voyage par bateau, il a mené les prières avec les musulmans à bord, y compris celle de Tarawih. Dans ses écrits, l'historien Ibn Chaker Al-Koutbi souligne qu'Ibn Maïmon est un rabbin juif bien connu, qui a suivi les préceptes de l'islam au Maroc. «Sous les Almohades, il a mémorisé le Coran et a travaillé sur la théologie et jurisprudence islamiques. Sur le bateau qui l'a mené vers la Palestine en 560 AH/1165 AD, il a effectué les Tarawih pendant le mois de ramadan», a écrit l'auteur. Dans la revue Da'wat Al Haq publiée par le ministère marocain des Habous et des affaires islamiques, ben Maïmon «a revendiqué son islam lorsque les juifs se sont rendus à certains des califs». La vérité révélée Ben Maïmon a quitté la Palestine pour l'Egypte, l'Etat de Saladin étant plus tolérant envers les autres religions par rapport aux Almohades, qui n'ont laissé aux juifs d'Al-Andalus que la conversion à l'islam ou l'exil. Ce n'est qu'à son arrivée en Egypte qu'il a révélé être de confession juive, par le fait de la tolérance des dirigeants égyptiens à l'égard des diverses communautés religieuses. En Egypte, Moshe ben Maïmon s'est fait connaître comme étant l'un des plus grands médecins de son temps, au point de gagner la confiance du sultan ayyoubide Salah al-Din. Ben Maïmon a été choisi comme médecin privé pour Nour al-Din Ali, le fils aîné de Saladin, et pour le vertueux juge al-Bisani. Ramadan dans l'Histoire #3 : Quand Tarawih en mosquée était passible de mort En 1177, Moshé ben Maïmon a été nommé auprès des Ayyoubides (1169 - 1250) en tant que chef des juifs au Caire et à la tête du conseil rabbinique de la communauté juive, ce qui lui a permis d'avoir un grand rôle de leadership religieux. Il a écrit plusieurs livres de philosophie et de médecine, tandis que sa relation étroite avec le sultan ayyoubide lui a permis de le persuader d'autoriser les juifs à résider à Jérusalem après sa libération des croisés. Les juifs ont aussi été autorisés de construire leurs propres lieux de culte et écoles. Moshé ben Maïmon est mort en 1204 au Caire. Sa dépouille a été inhumée à Tibériade en Palestine, parmi les enfants d'Israël. Après sa mort, le temple de Maïmonide a été construit en Egypte, au même endroit où le défunt a résidé. Ces lieux est désormais considéré comme l'une des synagogues les plus importantes et les plus anciennes au monde.