Le journal El Confidencial a révélé des détails de l'adhésion du Maroc à la candidature avec l'Espagne et le Portugal pour l'organisation de la Coupe du monde 2030. Trois villes du pays devraient accueillir les matchs du Mondial. Peu de temps après que Luis Rubiales est devenu le président de la Fédération espagnole de football, en mai 2018 pour succéder à Angel Maria Villar, limogé pour corruption, l'idée d'une candidature avec le Maroc pour organiser le Mondial 2030 a fait son chemin. Selon El Confidencial, Rubiales aurait estimé qu'en se ralliant le Maroc, il s'assurerait les voix des autres pays d'Afrique à ce dossier commun, ce qui permettrait de faire le poids face à la candidature sud-américaine. Celle-ci rassemble l'Argentine, le Chili, l'Uruguay et le Paraguay. Dans ce sens, la Fédération espagnole de football a demandé à la Fédération internationale de football association (FIFA) de vérifier la faisabilité pour deux pays de deux continents différents de soumettre un dossier commun, ce à quoi l'instance mondiale a répondu par la négative, tout en exprimant sa volonté de changer l'article interdisant cette possibilité. En effet, la FIFA a considéré que parier sur des nominations conjointes de différents continents était «une bonne idée». Une candidature «pour l'Histoire» Le 12 septembre 2018, Rubiales a informé le président du gouvernement espagnol de sa proposition. A l'occasion de sa première visite officielle à Rabat, le 19 novembre de la même année, Pedro Sánchez a déclaré avoir proposé au Maroc de déposer un dossier collectif, avec le Portugal, pour accueillir la Coupe du monde 2030. Sauf que le président de la Fédération espagnole a indiqué, pour sa part, ne pas avoir connaissance de l'existence d'un triple dossier, ce qui a fait sortir Sánchez de ses gonds. Les choses en sont restées là, jusqu'au 5 novembre 2022, date à laquelle il a été annoncé que l'Ukraine, contre laquelle la Russie est en guerre, s'ajouterait à la candidature, de façon à ce que cette dernière bénéficie d'un «soutien inconditionnel» de toutes les composantes de l'Union des associations européennes de football. De son côté, Pedro Sánchez a dit être «convaincu que l'ensemble de la société hispanique sera fier de l'héritage important que cette candidature laissera à l'Histoire». Reconduction du projet à la fin du gel diplomatique Le mois dernier, le président du gouvernement espagnol s'est rendu encore au Maroc. Accompagné de 12 de ses ministres, il a participé à la réunion de haut niveau entre les deux pays, après le rétablissement des relations bilatérales, suite à l'annonce par Madrid de son soutien à la proposition marocaine de l'autonomie du Sahara. En marge de la réunion, il n'a pas été question du soutien du Maroc à une candidature de l'Ukraine dans le dossier. Le 15 mars, le roi Mohammed VI a annoncé dans un message, à l'occasion de la remise du Prix d'excellence pour l'année 2022 de la part du Confédération africaine de football (CAF) à Kigali (Rwanda), que le Maroc avait officiellement déposé sa candidature pour accueillir le Mondial 2030, avec l'Espagne et du Portugal. El Confidencial a estimé que le Maroc était le candidat clé pour «avoir le dessus sur l'éventuelle candidature collective de l'Arabie saoudite, de l'Egypte et de la Grèce». La même source a confirmé que contrairement à l'Ukraine qui aurait accueilli la Coupe du monde dans la seule ville de Kiev, le Maroc présentera au moins trois villes : Rabat et Tanger, puis Casablanca, Marrakech ou Agadir. Le Portugal désignera Lisbonne et Porto, tandis que l'Espagne propose 11 villes. Santiago Bernabeu serait le stade qui accueillera les matches d'ouverture et de finale.