Le Maroc, pays d'accueil des météorites ? Ca en a tout l'air. Après la météorite martienne tombée en juillet dernier, Abderrahman Ibhi, expert marocain en météorite, qui avait d'ailleurs analysé des fragments de celle provenant de Mars, travaille actuellement sur un nouveau spécimen tombé en mai dernier dans une zone militaire près de Dakhla. Cette dernière proviendrait de l'éclatement d'une astéroïde. Une toute nouvelle météorite est tombée au Maroc. C'est ce qu'a révélé hier dimanche 9 septembre le professeur Abderrahman Ibhi, expert marocain en roches extraterrestres et président du club d'astronomie à l'Université Ibn Zohr d'Agadir, rapporte un blog marocain spécialisé en géologie et en sciences. Cette météorite en question a atteri le 20 mai dernier vers les 22h45 dans la zone militaire d'Aousserd près de la ville de Dakhla. La confirmation de la chute de cette nouvelle météorite intervient 14 mois après celle de la météorite martienne, en juillet 2011, dans le petit village de Tissint dans le sud à 500 kilomètres d'Agadir. Attaque spatiale sur Dakhla Lors de la nuit du 20 mai 2012, ce sont des nomades et des soldats dépêchés dans la région qui ont assisté à l'entrée de la météorite dans le ciel marocain créant une intense couleur blanche. Des bruits assourdissants, semblables à des explosions se sont fait entendre et ont effrayé les soldats. «Ils ont cru que c'était un avion qui s'était écrasé surtout que nous sommes dans une zone très sensible !», lance en riant le professeur Abderrahman Ibhi contacté cet après-midi par Yabiladi. Après avoir récolté plusieurs témoignages de personnes qui ont vu la météorite tomber sur le sol marocain, Abderrahman Ibhi décide de s'intéresser de près à elle. Deux hommes différents ayant assisté à la chute de cette météorite, lui apporte deux morceaux trouvés, l'un pesant six grammes et l'autre 300 grammes. La prochaine étape pour le chercheur est d'étudier de près la composition de ces morceaux récoltés, une étude qu'il ne fera pas seul. «On va travailler avec des chercheurs italiens et français pour déterminer quelles sont les origines de cette météorite», explique Abderrahman Ibhi. «Je pense que cette météorite provient des astéroïdes, d'immenses roches présentes entre Mars et Jupiter et qui, lorsqu'elles entrent en collision, éclatent en petits morceaux et sont ensuite propulsées dans le reste de l'espace», poursuit-il. Grâce au matériel sophistiqué que possèdent les équipes de chercheurs étrangers, le professeur marocain va tenter de savoir si les morceaux récupérés abritent de minuscules fossiles de microbes pouvant être à l'origine de la vie dans le système solaire. Il se demande également si ces morceaux possèdent des micro-diamants qui pourraient donner plus de valeur à la météorite. Property of Morocco Néanmoins, même si des chercheurs étrangers vont aider le professeur à y voir plus clair sur les origines de cette météorite, Abderrahman Ibhi insiste sur le fait que ces morceaux ne seront pas vendus à des laboratoires ou musées étrangers et qu'ils resteront la propriété du Maroc. Ce qui n'avait pas été le cas des fragments de la météorite martienne de juillet dernier. 30 grammes de cette météorite s'étaient négociés entre 11 000 à 22 500 dollars, soit 10 fois le prix de l'or. «La météorite d'Aousserd va rester la propriété du laboratoire de l'Université d'Ibn Zhor à Agadir car nous avons déjà une belle collection de météorites. J'ai constaté aussi que les Marocains sont de plus en plus fascinés par les météorites. Certains n'hésitent pas à venir me voir dès qu'ils trouvent une pierre qui ressemble à une météorite pour que je l'étudie», précise-t-il. Le professeur Abderrahman IBHI prévoit également dans les prochaines semaines d'organiser une expédition avec d'autres professeurs spécialisés et des étudiants de l'Université pour aller à la recherche d'autres morceaux dans la zone militaire d'Aousserd et récolter d'autres témoignages, notamment de soldats qui ont assisté à l'entrée de la météorite. Pour se faire, l'équipe va utiliser des détecteurs de métaux et des aimants puissants, un matériel acheté des USA pour détecter des fragments ensevelis sous le sable.