La découverte de cas de la variole du singe (Monkeypox), en Europe et en Amérique du Nord, «n'est pas pour le moment encore inquiétante ni pour le Maroc ni pour les autres pays», a assuré le chercheur en politiques et systèmes de santé, Dr Tayeb Hamdi. «Ces cas de variole déclenchent des alertes et une veille sanitaires, de la part des autorités de santé de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), au vu de la découverte de plus en plus de cas en Europe et en Amérique du Nord», a expliqué le docteur, dans un article intitulé «Situation et alertes sanitaires à surveiller et à suivre, mais sans raisons d'inquiétude pour le moment, ni pour le Maroc ni pour les autres pays». Dans ce contexte, Dr. Hamdi a souligné que cette maladie est un virus qui se transmet de l'animal infecté, surtout les primates et les rongeurs, spécifiquement en Afrique centrale et de l'ouest, dont les forêts tropicales sont humides et où on retrouve plus de cas infectés d'animaux ou transmis aux humains. Ce qui fait l'actualité de cette maladie connue cependant depuis sept décennies et qui est «spécifique à une région donnée en Afrique», c'est la découverte de plus en plus de cas en Europe ou aux USA, a-t-il noté. Le mode de transmission spécifique à ces cas-là est la principale raison des investigations et de la surveillance. Les cas qui ont été découverts sont liés à trois familles de symptômes : la pseudo-grippe, les adénopathies gonflées et les lésions sur la peau, a-t-il relevé, notant qu'en ce qui concerne la pseudo-grippe, les symptômes sont classiques tels que la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et/ou articulaires et de la fatigue. «Pour les adénopathies, on remarquera des gonflements au niveau du cou et un peu partout sur le corps, alors que les lésions sur la peau se verront quelques jours après les premiers symptômes, sous forme de vésicules et de pustules ressemblant à celle qu'on a vu par le passé avec la variole», a-t-il poursuivi, expliquant que la variole est une maladie qui a été éradiqué, il y a plus de 40 ans, grâce à la vaccination, et qui est de la même famille de virus et les lésions ressemble plus ou moins à celle de la varicelle. A cet égard, le chercheur a expliqué que les cas découverts concernent essentiellement les homosexuels. Cependant, cela ne veut aucunement dire que c'est une maladie sexuellement transmissible. Pour l'expert, la transmission inter-humaine de ce virus est généralement limitée, et la transmission du virus de l'animal à l'Homme peut se faire, soit en touchant le sang ou tout autres liquides biologiques des animaux infectés, soit à travers la respiration ou un contact rapproché. «Le fait que ce virus concerne, actuellement, un groupe spécifique, ne veut pas dire que les autres modes de contamination ne sont pas possibles», a-t-il noté. «C'est pour cela qu'il y a des recherches et des investigations, afin de justement voir comment et pourquoi cette maladie se transmet de cette manière», a souligné le chercheur. Sur ce registre, il a indiqué que suite à ces symptômes, l'évolution de la maladie est favorable, voire bénigne, assurant que la majorité des cas infectés se rétablissent après 2 à 4 semaines de l'évolution du virus. «Chez les jeunes enfants, des fois cela devient grave, alors que l'OMS estime que le taux de létalité est de 1 à 10% pour les personnes touchées», a-t-il fait savoir. Selon le chercheur, il n'y a pas de traitement spécifique pour ce virus, ni de vaccin, toujours est-il que le vaccin contre la variole est efficace à 90% contre la Monkeypox, mais dès lors l'éradication de la variole, la production du vaccin contre cette dernière n'est plus produit. Il a appelé les personnes ressentant ces symptômes à se présenter à la consultation et à être référées aux autorités sanitaires des pays concernés, pour suivre et déterminer le mode de transmission exact et ses causes. Et de conclure que les cas découverts actuellement sont sous investigation afin de comprendre et voir les raisons de cette transmissibilité, s'il existe une transmissibilité interhumaine qui devient de plus en plus facile, une mutation du virus ou d'autres conditions favorisant la propagation à cette allure.