Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste français (PS), a annoncé ce mardi que son parti déposerait le jour même, un projet de loi autorisant le vote des étrangers hors Union européenne lors des élections locales. L'UMP soupçonne une manœuvre en vue des échéances électorales de mars. La patronne du PS se serait exprimée lors de ces vœux à la presse, rapportent plusieurs médias français. Aubry a ainsi déclaré : "Dès aujourd'hui, le groupe socialiste de l'Assemblée nationale déposera une proposition de loi sur le droit de vote des étrangers aux élections locales". Elle a même ajouté que "ce serait un beau signe à donner" après ces "mois calamiteux où on a essayé de nous expliquer que les immigrés étaient la cause de tous nos maux", faisant référence à la polémique sur l'identité nationale qu'elle aurait une nouvelle fois condamnée, selon Europe 1. Plus loin, Martine Aubry a lancé un appel au gouvernement, pour appuyer son projet de loi. En effet selon plusieurs publications Nicolas Sarkozy s'y était montré favorable lors de sa campagne présidentielle. La patronne du PS a déclaré à ce propos : "Le président de la République a dit qu'il y était favorable, eh bien qu'il la fasse voter (...) ! Nous dirons que c'est une loi portée par l'ensemble de la République français". Nuance, le président français n'avait pas retenu ce point dans son programme par la suite. D'ailleurs, le débat n'est pas nouveau. Il témoigne d'une vielle aspiration de la Gauche française. A son époque, François Mitterrand l'avait intégré à ses 110 propositions. D'après Le Point, une loi aurait même été votée auprès de l'Assemblée nationale en 2000, par le gouvernement de Lionel Jospin, mais n'était pas passée devant le Sénat. Même si tous les bords de la classe politique française semblent s'accorder sur le fond de la question, il semblerait cependant que la France ne soit pas encore prête pour un tel changement. C'est du moins l'opinion de certains leaders de la majorité au pouvoir. Bernard Accoyer (UMP) président de l'Assemblée nationale française, a pour sa part déclaré : "C'est une question qui a été résolue déjà pour les citoyens des 27 pays de l'Union européenne (...). Pour ceux qui ne proviennent pas de ces pays (...) il peut y avoir une réflexion quand il y a un accord réciproque en ce domaine, mais nous ne sommes pas mûrs sur ce point". Eric Besson(UMP), ministre de l'Immigration, aurait affirmé : " ... ça me paraît contreproductif même si à terme - dans une échéance de 10 ans - ça me paraît être un débat légitime". D'après Europe 1, l'UMP reprocherait ainsi à la Gauche de ressusciter "ce vieux débat à des fins électoralistes avant les régionales de mars". Besson parle même d'agitation, quand il fait référence à la proposition de son ancien parti : "c'est une erreur d'agiter - parce que c'est une agitation- ce débat dans une période électorale et dans une période de tension (...) Ce débat-là n'est pas illégitime. Il doit être posé sereinement. Le pire service qu'on peut rendre à celles et à ceux qui croient à cette idée, cette proposition ce serait de l'ouvrir en ce moment. Je pense qu'il ne faut surtout pas le faire". Voilà en tout cas qui promet des débats serrés lors des prochaines séances parlementaires.