Bloqué depuis presque une année, l'opérationnalisation du projet maroco-allemand portant développement de l'hydrogène vert au royaume devrait bénéficier de l'appui de Berlin à l'initiative marocaine d'autonomie au Sahara. La lune de miel entre le Maroc et l'Allemagne continue. Après la normalisation des relations diplomatiques, place désormais à l'ouverture d'une nouvelle étape dans la coopération entre Rabat et Berlin. La concrétisation de cet objectif était au centre de la réunion, de ce jeudi par visioconférence, entre le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et la ministre allemande de la Coopération économique et du Développement, Svenja Schulze. Des entretiens sanctionnés par la publication d'une Déclaration conjointe. Le texte précise que «l'Allemagne et le Maroc sont liés par une coopération au développement de longue date, empreinte de confiance dans les domaines du développement économique et de l'emploi, du développement durable, du climat, des énergies renouvelables et de l'eau». «L'Allemagne soutient ainsi le cours de réforme du Maroc sous le roi Mohammed VI, qui a réalisé d'importants progrès politiques, économiques et sociaux au cours des deux dernières décennies.» Déclaration conjointe Berlin veut relancer sa coopération dans l'hydrogène vert Les deux ministres se sont félicités que «la coopération allemande au développement aspire à soutenir, encore plus qu'auparavant, une transition vers les énergies renouvelables au Maroc», mettant surtout l'accent sur le «développement d'une économie de l'hydrogène vert». Ils ont réaffirmé, à cette occasion, «l'intérêt partagé d'intensifier la coopération en particulier dans ce domaine». Pour rappel le 10 juin 2020 à Berlin, le Maroc et l'Allemagne avaient signé un accord portant développement de l'hydrogène vert. Il prévoyait que le Maroc, via l'Agence Marocaine de l'Energie Solaire (Masen), s'associe au ministère allemand de la Coopération économique et du Développement pour diriger des projets conjoints de recherche et d'investissement dans l'utilisation de l'hydrogène, qui fait partie intégrante des objectifs de neutralité énergétique de l'Allemagne à l'horizon 2045. Cet accord a ensuite fait les frais, en mai 2021, des divergences de fond sur la question du Sahara occidental entre Rabat et le gouvernement d'Angela Merkel, notamment après la reconnaissance de la marocanité de la province, le 10 décembre 2020, par le président des Etats-Unis, Donald Trump. Rabat et Berlin devront élaborer prochainement «une vision commune des priorités et des possibilités appropriées pour la mise en œuvre de la coopération au développement des années à venir, dans le but d'approfondir le dialogue et la coopération et de contribuer d'un effort commun à maîtriser les futurs défis régionaux et mondiaux», conclut la Déclaration conjointe. Ces entretiens entre Nasser Bourita et Svenja Schulze ont été précédés par les éloges à l'initiative marocaine d'autonomie au Sahara occidental, par la ministre allemande des Affaires étrangères, dans une note, et du président allemand, dans un message adressé au roi Mohammed VI.