Le secrétariat général du PJD a tenu, mardi soir, une réunion extraordinaire consacrée à la riposte aux manifestations de solidarité exprimées par certaines organisations de la presse au Maroc avec le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, cible de d'attaques de la part d'Abdelilah Benkirane. L'instance a accueilli «avec un grand étonnement la campagne rageuse» lancée par le journal arabophone contre le Parti de la Lampe, «et suivie par la publication de communiqués du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) et l'Association nationale des médias et des éditeurs» dénonçant «le rapport politique présenté par le frère secrétaire général, Abdelilah Benkirane», samedi devant les membres du conseil national du PJD. Face à cet élan de solidarité, le secrétariat général a apporté un soutien sans concession à son chef. Benkirane a, pour rappel, accusé le groupe qui contrôle Al Ahdath Al Maghribia de «sioniste», d' «intrus», et accusant Global Media Holding de «ne pas représenter le pays». «Ce sont des faits confirmés par les positions et les fréquents articles publiés sur ses pages, dans lesquels le journal fait la promotion de l'entité sioniste dans le but d'embellir son visage raciste et barbare et de promouvoir ses symboles et son soutien à divers projets de normalisation éducative, culturelle, économique et religieuse», s'emporte le secrétariat général de la formation islamiste. Quelques heures avant la tenue de cette réunion extraordinaire, le site du PJD a donné la parole à Aziz Hannoui, secrétaire général de l'Observatoire marocain contre la normalisation, et membre du parti, pour condamner la «proximité» entre l'Etat hébreu et certains responsables du quotidien Al Ahdath Al Maghribia. Pour mémoire, suite à la bénédiction des islamistes du PJD de la reprise des relations avec Israël, actée le 10 décembre 2020, ils étaient suspendus des organes du Groupement d'Action Nationale pour la Palestine. La formation a été également écartée, pour les mêmes raisons, du tour de table de certaines organisations partisanes arabes opposées à la normalisation. La sortie de Benkirane et le communiqué du secrétariat général de ce mardi ne sont pas dénués de calculs politiques. L'espoir est de rapprocher davantage le PJD de son entourage arabo-islamiste pro-Palestine et faire oublier l'épisode de fin 2020.