Si le Maroc annonce produire «plus de 3 millions de doses localement par mois» actuellement, avec l'ambition d'atteindre 2 milliards de doses d'ici 2025, d'autres pays africains, comme l'Egypte et l'Afrique du Sud, ont déjà rejoints cette course et produisent des vaccins anti Covid-19. Le roi Mohammed VI a lancé, jeudi, les travaux de l'usine de de fabrication et de mise en seringue de vaccins (anti-Covid et autres vaccins) de Benslimane. Ce projet d'envergure dispose de trois lignes industrielles dont la capacité combinée de production atteindra 116 millions d'unités en 2024. Ces lignes seront dédiées à la production de seringues pré-remplies, de flacons de liquides et de flacons lyophilisés. A moyen terme (2022-2025), le projet vise le transfert du remplissage aseptique et de la fabrication de substance active de plus de 20 vaccins et produits bio-thérapeutiques, incluant trois vaccins anti Covid-19, en moins de 3 ans au Maroc. Cela couvrira «plus de 70% des besoins du Royaume et plus de 60% de ceux du Continent», indique l'agence MAP. Celle-ci annonce que le royaume produit actuellement «plus de 3 millions de doses localement par mois», grâce notamment à la «mobilisation des lignes de remplissage aseptiques disponibles localement au Maroc ainsi qu'au transfert du remplissage de flacons en salle blanche du vaccin anti Covid-19 de Sinopharm vers le Maroc». Le royaume promet ainsi que sa capacité de production augmentera à environ 5 millions de doses à partir du mois de février 2022 et à plus de 20 millions de doses par mois à fin 2022. A partir de 2025, le Maroc sera en capacité de produire plus de 2 milliards de doses de vaccins. L'Egypte produit des vaccins Sinovac depuis juin Mais dans cette course à la production locale des vaccins anti Covid-19, le Maroc enregistre un léger retard par rapport à ses voisins africains. En effet, depuis juin 2021, 300 000 doses du vaccin chinois Sinovac sont produites en Egypte. Dr Naeema Al Gasseer, WHO representative in ??, congratulates Egypt and the Ministry of Health and Population, under the leadership of Dr Hala Zayed, for producing the first 300,000 doses of Sinovac vaccine filled and packed in (VACSERA). pic.twitter.com/mm7SrxCxuz — WHO Egypt (@WHOEgypt) June 30, 2021 Le vaccin est conditionné par l'Egyptian Holding Company for Biological Products and Vaccines (Vacsera), grâce à un partenariat avec la firme chinoise Sinovac. Le pays des Pharaons a réceptionné, en mai 2021, une première livraison de 1 400 litres de matières premières du sérum chinois. Le Caire avait annoncé son intention de conditionner, à partir d'août, «10 à 15 millions de doses» par mois. En septembre, l'ex-ministre égyptienne de la Santé a annoncé que «la productivité de l'usine Vacsera de la ville du 6 octobre atteindra un milliard de doses annuelles», ajoutant que la production «passera à 18,5 millions de doses durant les mois de novembre et décembre». Le pays a également conclu deux accords pour la fabrication de substances médicamenteuses et le «fill & finish» du vaccin russe Spoutnik V. Une longueur d'avance de l'Afrique du Sud L'Afrique du Sud a toutefois une longueur d'avance, grâce à plusieurs projets. La semaine dernière, le pays a inauguré une usine de production sur le campus de Brackengate (le Cap), financée par le milliardaire Patrick Soon-Shiong. La plateforme se targue d'être la «première usine du continent qui fabriquera des doses de vaccins de A à Z». Les premiers vaccins seront produits cette année et le site devrait atteindre un milliard de doses par an d'ici 2025. Le pays compte déjà deux sites d'assemblage et de conditionnement de vaccins anti-Covid. Le groupe Aspen y conditionne des vaccins Johnson & Johnson. Fin juillet 2021, un premier lot de de ce vaccin a été produit localement. L'usine, qui ambitionnait de produire 100 millions de doses annuelles, a produit jusqu'au mois dernier 120 millions de doses, avec un objectif de 1,3 milliards de doses annuellement dans les prochaines années. L'institut sud-africain Biovac au Cap a annoncé, pour sa part, qu'il commencera à assembler le vaccin Pfizer-BioNTech, grâce à un partenariat. Sur les pays de l'Egypte, l'Algérie a également sollicité les laboratoires chinois Sinovac Biotech. En septembre, les premières doses du vaccin chinois «CoronaVac» ont été produites au niveau de l'unité de Constantine du groupe pharmaceutique algérien Saïdal. La capacité de production annoncée est de 320 000 doses par jour, soit 8 millions de doses par mois, alors que le voisin de l'Est ambitionne d'atteindre 96 millions de doses du vaccin produites en 2022. Fin décembre, le ministre algérien de l'Industrie pharmaceutique Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed a affirmé qu'une production de cinq millions de doses mensuelles est prévue à partir de janvier, en se félicitant que ces vaccins couteront «40% moins cher» que le prix à l'importation. Un partenariat de BioNTech avec le Sénégal et le Rwanda Deux autres pays africains emboitent le pays aux quatre champions de la production de vaccins anti Covid-19 «made in Africa». Le Sénégal de Macky Sall a annoncé, en juillet, avoir signé un accord avec plusieurs pays (France, Allemagne, Belgique) et institutions européens (Commission européenne, Banque européenne d'investissements) et les Etats-Unis, pour financer l'installation d'une usine de production de vaccins anti-Covid au sein de l'Institut Pasteur de Dakar. Le nouveau site ambitionne de fabriquer chaque année jusqu'à 300 millions de doses de vaccins, destinées à «toute l'Afrique». Un premier lot de vaccins à ARNm est attendu dès le troisième trimestre de l'année, alors que l'IPD «explore activement des partenariats avec d'autres fabricants de vaccins pour produire d'autres vaccins homologués». En octobre, le laboratoire BioNTech a également annoncé la construction d'une usine de fabrication de vaccins au Rwanda, qui sera suivie d'une seconde au Sénégal. Le plan implique la construction en Allemagne d'une unité de fabrication qui sera ensuite installée au Rwanda, raccourcissant la période de construction d'une installation de vaccins d'au moins un an et réduisant le risque de retards. «La ligne de production est d'une capacité annuelle de 50 millions de doses qui pourraient être utilisées pour fabriquer des vaccins contre des maladies telles que le paludisme et tuberculosis ainsi que pour le COVID-19», a indiqué la société dans un communiqué et par l'intermédiaire d'un porte-parole. BioNTech a ajouté que l'Institut Pasteur de Dakar du Sénégal et le Rwanda construiraient des installations pour les étapes finales de production et d'embouteillage dans un processus connu sous le nom de Fill & finish, parallèlement aux activités de construction de BioNTech. Ces pays pourront être rejoints par la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Kenya et le Nigéria, qui ont exprimé leurs intentions d'implanter des plateformes de fabrications locales. Bilan Coronavirus dans le monde 362 549 889 Contaminations 5 627 297 Décès 290 397 099 Guérisons 60.8% de la population mondiale vaccinée