L'Espagne est prête à accorder à Aminatou Haidar, si elle le sollicite, le statut de refugiée, apprend-t-on d'un communiqué du ministère espagnol des Affaires étrangères, cité par plusieurs agences de presse. Ainsi, elle pourra avoir les documents nécessaires pour voyager. Mais ce statut est conditionné à l'obtention d'un passeport. Selon un communiqué de ce vendredi du ministère espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos a abordé la situation d'Aminatou Haidar lors d'une réunion avec son homologue Taïeb Fassi Fihri. Miguel Angel Moratinos a assisté le jeudi à Rabat, à l'inauguration d'un institut Cervantès par le prince héritier d'Espagne Felipe. Il n'avait pas répondu aux questions des journalistes sur la militante sahraouie, mais s'était entretenu après avec Fassi Fihri. D'après la même source, le chef de la diplomatie marocaine aurait informé Miguel Angel Moratinos que la dénommée Aminatou Haidar pouvait se rendre au consulat du Maroc dans les îles Canaries pour demander un nouveau passeport, avec lequel elle pourra se déplacer. Toutefois, l'intéressée, loin d'être satisfaite a réagit de façon inattendue à ces propositions. S'adressant aux autorités espagnoles, elle aurait affirmé d'après La Vanguardia, « je ne suis pas venue en patera. Le gouvernement espagnol, qui a accepté d'avoir participé à cet événement – son expulsion – qui constitue une violation des droits de l'homme, en m'acceptant sur son sol, doit me renvoyer par avion, pas dans une patera ». Concernant l'annonce de Taieb Fassi Fihri, Aminatou Haidar a confié qu'elle « ne demandera pas non plus un nouveau passeport parce que » selon elle, « j'ai un passeport en cours de validité ». Dans tous les cas, il serait difficile voire impossible de voir la militante revenir sans reconnaitre sa nationalité marocaine. Aminatou Haidar est en grève de la faim depuis lundi dernier à Lanzarote. Elle s'est « établie » depuis son arrivée à l'aérogare, mais est obligée de passer la nuit dehors dès la fermeture des portes du bâtiment. Le mardi, soit un jour après le début de sa grève de la faim, son entourage a affirmé -selon le quotidien « Aufait »- que la justice espagnole l'a convoquée pour trouble à l'ordre public et elle devait comparaître le mercredi devant un juge du Tribunal d'Arrecife.