Après le coup de froid entre le Maroc et le gouvernement dirigé par la chancelière Angela Merkel, le nouveau gouvernement allemand a fait un pas en direction de Rabat. C'est désormais au tour du président de la république de tendre la main au roi Mohammed VI. Après la rupture, place à la lune de miel entre l'Allemagne et le Maroc. Après le gouvernement du social-démocrate Olaf Scholz, c'est au tour du président de la république fédérale d'apporter sa pierre au processus en cours de normalisation entre les deux pays. Dans un message de félicitation à l'occasion du nouvel an, le chef de l'Etat, Frank-Walter Steinmeir a «salué les vastes réformes menées sous la conduite de Sa Majesté le Roi», et réaffirmé «le soutien continu et soutenu (de l'Allemagne) au développement impressionnant du Maroc», indique le cabinet royal dans un communiqué. «Je tiens en haute estime Vos démarches innovantes dans la lutte contre le changement climatique et en matière de transition énergétique», a poursuivi le président allemand, soulignant que «grâce au développement dynamique de Votre pays, le Maroc est devenu un site d'investissement important pour les entreprises allemandes en Afrique». Après ce concert de louanges, Steinmeir, également membre du parti que préside le chef de l'exécutif Olaf Scholz, a invité le souverain à effectuer une «visite d'Etat en Allemagne», afin de «sceller un nouveau partenariat entre les deux pays». Le président salue le plan marocain d'autonomie au Sahara Sur la question du Sahara occidental, principal point de friction avec le gouvernement de l'ancienne chancelière Angela Merkel, le président de la république a précisé que son pays «considère le plan d'autonomie présenté en 2007 comme un effort sérieux et crédible du Maroc et comme une bonne base pour parvenir à un accord» dans ce différend régional. Et de rappeler que Berlin a «soutenu depuis de nombreuses années, le processus des Nations unies en faveur d'une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable pour toutes les parties». Frank-Walter Steinmeir, ancien ministre des Affaires étrangères de 2013 à 2017, a tenu à «saluer la contribution majeure» du Maroc «en faveur de la stabilité et du développement durable de la région». «Mon pays et moi-même Vous sommes très reconnaissants de Votre engagement actif pour le processus de paix en Libye», a précisé le président. La question libyenne était un autre point de désaccord avec le cabinet Merkel, l'Allemagne n'avait d'ailleurs pas invité le Maroc à la conférence de Berlin de janvier 2020. Le président a égalemment mis en exergue «l'engagement tout particulier du Maroc dans la lutte contre le terrorisme international, essentiel pour [son] pays et sa sécurité. Nous considérons par ailleurs le modèle marocain de formation des imams comme un élément porteur pouvant enrayer l'extrémisme». Ce message de la part du président de la république intervient trois semaines après le communiqué de la ministre allemande des Affaires étrangères. Mme. Annalena Baerbock a plaidé pour l'ouverture d'une nouvelle page dans les relations entre Rabat et Berlin. Le royaume avait répondu, le 22 décembre, à cette main tendue en se félicitant des «annonces» devant «permettre d'envisager une relance de la coopération bilatérale et le retour à la normale du travail des représentations diplomatiques des deux pays à Rabat et à Berlin». Néanmoins, il a tenu à exprimer son espoir que «ces déclarations se joindront aux actes pour refléter un nouvel état d'esprit et marquer un nouveau départ de la relation sur la base de la clarté et du respect mutuel». Le lendemain, l'Allemagne, toujours par la voix de sa cheffe de diplomatie, a salué «des signes de détente de la part du Maroc dans la crise diplomatique entre les deux pays».